Mobilisation citoyenne à Chambly

 André Corbeij

CHAMBLY – «Il est minuit moins une seconde!». C’est sur ces mots que le Mouvement Citoyen de Chambly a lancé sa conférence de presse hier après-midi chez le microbrasseur Bedondaine et Bedons Ronds, à Chambly.

Le but de la convocation des médias: le lancement d’une campagne de mobilisation citoyenne visant à obtenir les 2199 signatures requises pour exiger la tenue d’un référendum sur le nouveau plan d’urbanisme de la Ville de Chambly, qui propose le dézonage du vieux terrain de golf municipal de Chambly, qui passerait de récréatif à résidentiel et sur lequel se trouverait le dernier espace vert en milieu naturel.

«La campagne Signons les registres! a pour but de renseigner la population sur les effets du surdéveloppement, et de la mobiliser afin d’en contrer les effets», peut-on lire dans le communiqué du MCC.

Du 19 au 22 février donc, la Ville de Chambly va tenir des séances de signatures de registres pour le règlement sur le lotissement 2017-1354 et le règlement de zonage 2017-1355. Les citoyens en désaccord avec ces règlements auront ainsi la possibilité de demander qu’ils fassent l’objet d’un scrutin référendaire.

Le Mouvement Citoyen Chambly a annoncé ses couleurs lors d’une conférence de presse chez le microbrasseur Bedondaine et Bedons Ronds, à Chambly le 14 février.

Dernier espace vert

Le MCC qui se dit apolitique, se présente comme un mouvement de solidarité créé dans le but de favoriser le dialogue, la transparence et la démocratie à Chambly.

André Bujold (sur notre photo en haut de page), un citoyen de Chambly et biologiste de formation qui a œuvré 30 ans à Environnement Canada, milite depuis plusieurs mois contre le surdéveloppement sur l’ancien terrain de golf municipal. Il dénonce le nouveau plan d’urbanisme qui selon lui, contribuerait à faire disparaître le dernier milieu naturel important à Chambly.

Selon M. Bujold, il resterait peu d’espaces verts à Chambly. «On ne parle pas de parcs avec des jeux, mais bien d’espaces naturels favorisant la connectivité des écosystèmes», lance-t-il. «Les milieux hydriques permanents sont reconnus par le Ministère de l’Environnement mais ne sont pas protégés à Chambly», poursuit-il.

André Bujold affirme avoir effectué une trentaine de visites sur le site du vieux golf «dans le respect de l’environnement», tient-il à préciser.

«Il y a là des tortues, une imposante communauté de reinettes versicolores et un ruisseau qui permet à ces amphibiens de se reproduire. Le projet proposé du prolongement de l’Avenue Bourgogne va venir sectionner en deux le boisé où le ruisseau se trouve», a observé ce dernier.

«Nous avons demandé une évaluation du potentiel écologique et une étude d’impact, tant sur les espèces animales que sur les résidents du secteur, à savoir les impacts sociaux, le trafic routier, la valeur des maisons. J’ai envoyé des courriels à tous les élus et je n’ai reçu aucun accusé de réception ni de réponse», poursuit M. Bujold.

Selon ce dernier, l’adoption du nouveau plan d’urbanisme permettrait la construction de 570 unités de logement ainsi qu’une place commerciale de 60 000 pi2.

«J’ai trouvé sur Internet un site public Developers & Chains, qui vend déjà des espaces commerciaux sur le terrain de golf et annonce la construction adjacente de 570 unités de logement. Un projet dont on n’a jamais entendu parler ! J’ai demandé des détails à M. Jaime Roskies et il m’a envoyé le plan de développement complet de ce secteur. Quand on consulte l’historique du document, il a été créé le 3 novembre 2017. Deux jours avant la dernière élection municipale !», mentionne M. Bujold.

Effectivement, les dires de M. Bujold ont pu être vérifié sur le site web de Developers & Chains, où l’on annonce les grandes lignes d’un éventuel projet de développement d’un centre commercial de plus de 60,000 pieds carrés, sur le site de l’ancien terrain de golf municipal à Chambly .

Pour rallier la population à sa cause, le Mouvement Citoyen de Chambly a créé une page web informative, une page Facebook ainsi qu’un feuillet incitant les citoyens à aller signer les registres.

«J’aimerais préciser que nous travaillons dans la légalité. Nous sommes disciplinés et respectueux des règles et des lois. Il n’y a personne parmi nous qui a un intérêt ou une pensée pour faire autre chose que ça. Nous voulons simplement exprimer notre droit de parole. C’est démocratique», a conclu André Bujold.