Marieville en 1900, un village en croissance

Paul-Henri Hudon

HISTOIRE – Un relais de la poste y existait depuis 1832. La famille seigneuriale Rolland avait accordé en 1860 une somme de 24 000 francs pour les pauvres de Sainte-Marie de Monnoir. « Aussi pense-t-on de faire un établissement permanent pour y placer les infirmes pauvres de l’arrondissement et les confier aux soins bienveillants des Dames de la Charité », écrivait le curé (L’Ordre, 14 novembre 1860).

Le journal La Patrie titre à la une en 1902 “La prospère paroisse de Marieville”, et expose les portraits de ses notables. Le journal Le Sorelois avait écrit en 1901: “Le village de Marieville commence à prendre une importance capitale dans notre district. On commence à parler de la reconstruction de notre église. Bien des opinions sont émises à ce propos. Notre église date de 1800 et ses murs sont très solides. C’est pourquoi les cultivateurs veulent s’opposer à ce qu’elle soit démolie sous le prétexte qu’elle est trop petite. On croit qu’elle sera laissée aux habitants et que le collège construira dans ses murs une chapelle pour les gens du village. On nous assure que l’hôpital doit commencer bientôt les travaux de sa nouvelle bâtisse, qui couterait dans les 10 000 piastres. Notre village compte, en 1901, un collège classique, un collège commercial, un hôpital, un couvent, quatre hôtels, quatre forgerons, trois marchands de nouveautés, et dix épiciers, un avocat, deux notaires” (Journal Le Sorelois).

Le village de Marieville deviendra ville en 1905. L’église catholique actuelle date de 1920. Un collège, le petit séminaire Sainte-Marie-de-Monnoir, dispense l’enseignement aux garçons, alors que les Sœurs de la Présentation-de-Marie dispensent l’instruction aux filles. Par ailleurs l’hospice Sainte-Croix, dirigée par les Sœurs de la Charité, deviendra le Centre Rouville de Marieville.

L’édifice du bureau de poste et de douane de Marieville a été construit en 1910 à l’angle des rues Sainte-Marie et du Pont. (Voir la photo du haut).

Les Marievillois se distinguent par leur esprit d’entreprise : Industries du tricot, de la fabrication de portes et fenêtres, de chapeaux de paille et de feutre, de l’eau de Javel, entre autres.

Sources: Le Sorelois, 16 avril 1901, page 2. La Patrie 15 mars 1902, page 1. Informations extraites de Paroisse Saint-Nom-de-Marie, 1801-2001, Éditions Louis-Bilodeau, 2000, 447 pages.

Illustrations: Archives de la Société d’histoire de la seigneurie de Monnoir, photos nos DSC 7256. DSC 7418.