Paul-Henri Hudon
HISTOIRE – Tous connaissent la première centrale hydroélectrique qui a été construite à Richelieu entre 1896 et 1899. On en voit encore les ruines en 2019, cent-vingt ans plus tard. Par ailleurs, une deuxième centrale située une lieue plus haut dans la même rivière, mérite d’être connue.
On avait commencé sa construction en 1901. La compagnie Montreal Light Heat and Power est à construire d’immenses usines à deux milles plus haut que l’endroit où est survenu l’accident. Plus de 400 hommes travaillent à cette construction. (La Presse, 1er décembre 1902). Neuf des dirigeants de la Montreal Power se rendent à Chambly. Ils sont allé faire l’inspection des travaux qui sont actuellement en voie de construction à Chambly. M. Rodolphe Forget a déclaré que les travaux de construction de la nouvelle digue avancent d’une manière satisfaisante et que vers le mois de novembre (1903), la compagnie aura tout le pouvoir nécessaire à ses usines. Au-delà de 700 ouvriers sont actuellement employés à ces travaux. Aussitôt que ces travaux seront terminés,… la compagnie se trouvera à avoir deux sources complètes de pouvoir dans la rivière Chambly. (La Patrie, 16 juin 1903).
Hélas, quelques mois plus tard, on doit constater l’échec. Erreur d’ingénierie. L’ingénieur en chef sera congédié. Et le barrage se fissurait peu de jours plus tard. C’est la catastrophe. Échec financier. Tout resta en plan.
Le passage des eaux, les crues et la glace finirent par raser ce qui avait été laissé à l’abandon par l’entrepreneur, la compagnie Montreal Light Heat and Power.
La photographie, non identifiée ci-haut, montre un jeune militaire et sa “blonde” qui se font “tirer le portrait” sur les ruines de ce barrage. Nous sommes du côté de Carignan, vers 1942 et nous voyons au fond la rive droite du Richelieu et, (à droite sur la photo) le radier en béton qui devait alimenter les turbines. Cette plateforme existe encore. Elle a été aménagée par la municipalité de Richelieu en parc fort attrayant, avec vue imprenable sur la rivière. On y trouve le Bureau d’information touristique, route 133, à l’angle de la Montée Daigneault.
Sources: Archives de la Société d’histoire de la seigneurie de Chambly. Photo couleur: Fonds privé Paul-Henri Hudon ©