Jean Lacroix remporte sa cause à Chambly

CHAMBLY – L’ex-directeur général de la Ville de Chambly vient de remporter une victoire importante en voyant son congédiement invalidé par le Tribunal administratif du Travail devant la juge administrative Irène Zaïkoff dans un document officiel de 48 pages dont le Journal a obtenu copie.

« Le Tribunal considère que la Ville a congédié principalement le plaignant pour sa collaboration avec la Commission Charbonneau et que, par conséquent, ce congédiement est illégal », peut-on lire dans la décision datée du 15 mai. Le Tribunal du Travail ordonne donc à la Ville de Chambly de réintégrer Jean Lacroix dans son emploi, avec tous ses droits et privilèges, dans les huit (8) jours de la notification de la décision.

« J’ai été congédié illégalement. Même si je suis resté à l’ombre des projecteurs pendant les six dernières années, j’étais probablement celui qui suivait ce que se passait à Chambly avec le plus d’assiduité. On a voulu maintenir sur moi une Omerta pour ne pas révéler la réalité des enquêtes qui avaient cours sur Denis Lavoie en me faisant un procès. Vous me demandez si je suis prêt à revenir retravailler à Chambly ? Assurément. Le contexte est bien différent aujourd’hui. Je n’ai pas mené ce combat pour rien», nous a mentionné en entrevue M. Lacroix, qui a été avocat en relation de travail au cours des dernières années.

En bref

Jean Lacroix est entré en fonction en 2010 comme directeur général de la Ville de Chambly et sera suspendu en janvier 2013 puis congédié en novembre de la même année. Raison invoquée : sa collaboration à une enquête menée dans le cadre de la Commission Charbonneau, suite à une demande péremptoire de cette dernière. Le délai écoulé entre sa collaboration à l’enquête et son congédiement est dû aux démarches de la Ville et à l’incapacité du plaignant de venir s’expliquer auprès du comité disciplinaire en raison de son état de santé.

La participation de M. Lacroix à l’enquête de la Commission Charbonneau était connue du maire qui, par lettre écrite, en avait avalisé la démarche. Les démarches entreprises par M. Lacroix dont l’emprunt des archives de la Ville, au bénéfice de la Commission ont été faites avec l’autorisation explicite du maire de répondre à ‘’ toutes demandes’’ de la Commission Charbonneau, apprend-on dans le jugement.

C’est la Commission Charbonneau qui a également demandé à M. Lacroix (en toute confidentialité), de lui fournir de l’information sur certains employés de la Ville, dont le maire Lavoie et un technicien en génie civil, surveillant de chantier.

Dans sa quête d’informations, Jean Lacroix découvre ce qu’il croit être des irrégularités, dans l’octroi de contrats avec paiements effectués sans pièces justificatives. Ces contrats impliqueraient deux entreprises, une firme de génie-conseil (Dessau) et une entreprise de construction Catania. La Commission est également saisie d’allégations sérieuses visant le maire, d’où la transmission d’une demande péremptoire visant à bonifier son enquête en sollicitant la collaboration de M. Lacroix.

Soulagé du verdict, Jean Lacroix conserve tout de même un goût amer de cette saga. « Ce procès aux frais des contribuables a détruit une partie de ma vie et celle de ma famille. Nous ne méritions pas cela. Tout ça en définitive pour créer une Omerta durant un procès étiré pour cacher la réalité d’une enquête sur le maire Lavoie et empêcher les partis de la commenter dans les médias », conclut-il.