Une restauration spectaculaire ! Le magasin Franchère à Saint-Mathias

Paul-Henri Hudon

HISTOIRE – Le mérite de cette restauration revient à l’entreprise “Les Produits Fraco Ltée”, spécialiste dans les plateformes de construction et de travail.

À Saint-Mathias-sur-Richelieu, au 254 chemin des Patriotes, cet imposant édifice de pierre est utilisé aujourd’hui par la garderie Fraco-Mousse. Ce magasin consistait en une lourde construction, massive, solide, haute, noble et remarquable. Il faut noter la symétrie de l’ensemble, fenêtres et ouvertures. Et sa galerie invitante. D’autant plus remarquable que ce patrimoine a de l’âge et de l’histoire.

Lorsque la famille Franchère arrive à St-Mathias en 1821, il y avait déjà sur ce terrain une maison de pierre. L’emplacement de Joseph et de Timothée Franchère est soustrait d’un vaste lot appartenant au capitaine de milice Joseph Davignon.

Après le décès de Joseph Franchère en 1827, c’est son frère Timothée Franchère qui continue le commerce lucratif. Marié à “l’aimable et accomplie” Louise-Eugénie-Éléonore Faribault, d’une famille réputée, le 18 octobre 1824, Timothée Franchère (1791-1849), occupera de multiples fonctions publiques: Officier rapporteur à l’élection du 2 octobre 1830 dans Rouville (La Minerve, 23-9-1830). Capitaine de milice (Reg Ste-Marie, le 28-8-1836). Commissaire pour le canal de 1831 à 1843.

Il avait été lieutenant-colonel de milice du premier bataillon du régiment de Rouville. Candidat défait dans Rouville le 8 mars 1841, contre Alphonse De Salaberry. Député de Rouville à l’élection partielle du 25 septembre 1843; réélu en 1844, il ne se présente pas en 1848. Nommé juge de paix le 21 septembre 1843. (L’Aurore des Canadas, 28 septembre 1843).

Il fut le premier maire élu à St-Mathias le 31 juillet 1845. Il était président de la Compagnie de navigation du Richelieu en 1845. Décédé le 5 octobre, il est inhumé le 10 octobre 1849, “âgé d’environ 50 ans, ancien membre du Parlement provincial, lieutenant-colonel de milice du premier bataillon de milice du comté de Rouville, mort depuis cinq jours”.

Magasin Franchère photographiée en 2005 avant sa cure de jouvence.

L’inventaire après son décès comprend 206 pages de renseignements. La communauté laisse cinq enfants héritiers. La veuve Franchère-Faribault déclare qu’elle a perçu du gouvernement pour les pertes du dit défunt pendant les troubles de 1837-1838, 837 livres, 1 chelin. Elle a reçu pour la vente des parts dans la Compagnie de Navigation du Richelieu, 146 livres 19 chelins. Il y a deux pianos dans la maison, et trois portraits dans la salle de compagnie représentant Pie IX, Jacques Cartier et l’évêque Plessis. Il y a aussi de l’or en bijoux et de l’argenterie, etc… .(Paul Bertrand: 5 juillet 1850).

Photographies : Paul-Henri Hudon. Le Magasin Franchère avant en 2005. Après en 2007. (Image en haut de page)