Remercier les accidents : La troisième offrande de Noé Tablot

André Corbeij

LONGUEUIL – Et de trois pour Noé Talbot, aka Benjamin Piette ! Le 21 mai, le Longueuillois originaire de Chambly, a lancé dans la stratosphère musicale sa troisième offrande solo en carrière sous étiquette Slam Disques.

Nous avions rencontré le prolifique auteur-compositeur et interprète en présentiel voilà quelques années déjà, alors qu’il se produisait en duplex avec Nicolas Patterson au Bistro le Vieux Bourgogne, à Chambly,  pour y découvrir sa poésie lors du lancement de l’album «Déballer le présent».

«Remercier les accidents», ce troisième opus est qualifié par son auteur de «l’album qu’il a toujours voulu écrire». En regardant l’ensemble de son œuvre, le barde réalise à quel point les accidents l’ont fait avancer, changer et progresser. Le premier extrait qui porte le titre de l’album  est une ode à la rédemption malgré les aléas (accidents) de la vie quotidienne. Une chanson qui s’inscrit dans la mouvance pop-rock fédératrice, appuyée par de généreuses notes mélodieuses de guitares fuzzées et un refrain des plus accrocheurs, dans laquelle on reconnaîtra une certaine filiation avec Kaïn ou encore un Vincent Vallières.

Période difficile

Noé Talbot revient de loin.  Après avoir brûlé la chandelle par les deux bouts et donné près de 100 spectacles par année, il frappera un mur. Après  une année de dépression suivie d’une autre de rémission, qui fut également accompagné d’un autre accident (un nodule qui s’est développé sur l’une de ses cordes vocales) qui lui a forcé d’arrêter l’enseignement et les spectacles pendant plusieurs mois,  il constate tout le bien que ce repos forcé lui apportera.

« J’étais le genre de personne qui disait : si tu veux, tu peux. J’avais de l’empathie, mais je ne comprenais pas réellement la détresse psychologique, l’incapacité d’agir. Comprendre c’est une chose. Vivre en est une autre. Somme toute, je suis heureux d’avoir vécu tout ça, parce que je me sens plus humain, moins prompt à juger les autres. Cette période difficile m’a permis d’apprendre à prendre soin de moi, à me respecter et à mettre des limites ».

Fort d’un BAC en enseignement du Français et une carrière musicale bien lancée, Noé a dû faire des choix. « La musique pour moi est un rêve d’adolescence. Mes projets musicaux vont de mieux en mieux et pour l’heure,  j’ai décidé de me consacrer uniquement à la musique, me disant que je pourrais toujours reprendre l’enseignement plus tard », conclut-il.

En 2015, lors d’un spectacle à Chambly, Noé Talbot nous avait dédicacé son album « Déballer le présent », parut en format 33 tours vinyle.