Paul-Henri Hudon
HISTOIRE – Le chevalier du moyen âge qui voulait défier un autre au combat lui jetait son gant. Si l’adversaire le ramassait, il acceptait le combat.
Le duel était souvent une affaire d’honneur, une réparation par les armes. La provocation venait-elle d’une affaire amoureuse, d’une injure, d’un défi de courage ou de force ? Peu importe. L’offensé devait affronter le bretteur. Faire le choix des armes, un sabre ou un pistolet. Et se rendre, au lever du soleil, ferrailler dans le pré en présence de témoins.
Il y a eu en Nouvelle-France quelques joutes bien connues. Plus récemment on a évoqué un duel au pistolet, “le lundi au soir, 8 août 1887, sur le parc du Mont-Royal, à un quart de mille du restaurant Flanigan. Adversaires et témoins s’y étaient rendus en carrosse !!! Le combat mettait aux prises M. Georges B… journaliste et ancien soldat belge, qui s’était disputés avec le vicomte de St-A… Les rivaux furent placés à vingt pas l’un de l’autre. Les pistolets étaient chargés de cinq coups. Trois coups furent échangés de part et d’autre, mais au troisième, comme le révolver de Georges B… ne fonctionnait plus, les témoins déclarèrent l’honneur satisfait. Les deux combattants se donnèrent la main et tout se termina chez M. Flanigan !!!”
Le journaliste précise que “les cartouches dont ils s’étaient servis n’étaient chargées que de poudre. Le médecin de service, un étudiant en droit, n’avait pour trousse de soins qu’un code de procédure civile !”
Un historien avait mentionné un duel à Chambly entre Timothée Franchère, marchand de Saint-Mathias et John Yule, négociant de Chambly. C’était à l’issue de la violente bataille électorale de 1841. Or, vérification faite, s’il y a bel et bien eu des coups de gueule bien tranchés, les duellistes se sont plutôt excusés réciproquement. De coups de feu, il n’y en eut point !
Le Sorelois, 9 août 1887, page 2.
L’Aurore des Canadas, 17 juin 1841
Illustration. Internet: Ilia Répine: Le duel d’Eugène Oneguine et de Vladimir Lenskyi.