Quand l’historien n’en sait rien, il doit se taire…

Paul-Henri Hudon

HISTOIRE – Jean-Jacques Rousseau écrivait: “Les faits, les faits seulement. L’histoire doit rapporter seulement les faits. L’historien doit laisser parler les faits“. Diderot lui répliquait: “Les faits ne parlent pas. Il faut les faire parler. L’historien doit les interpréter“.

Il est tout à fait important, en histoire, de ne rien inventer. La fabulation historique doit rester dans les bobines des cinéastes, dans les pages des romanciers, qui, eux, jouissent de la liberté créatrice. L’historien, comme le journaliste, comme le policier enquêteur doit éviter les élucubrations. La vérité est leur exigence à tous. « No fake news » dans ces champs de la connaissance.

Or, nous disposons d’une magnifique photographie historique qui nous laisse pantois. Nous ne possédons aucune information de l’évènement. De quel fait s’agit-il ?

Nous ne savons rien des personnages. Le lieu exact est inconnu, quoique dans la région de Marieville. La date, approximative, se situerait autour de 1920.  Nous pouvons seulement poser quelques hypothèses. Des interrogations.

Il nous semble qu’il s’agisse du toit d’un bâtiment posé au sol. A-t-il été renversé par le vent ?

S’agit-il de la grange du curé du lieu, puisqu’on le voit sur la photographie ?

Est-on en train de « dsosser »un charpente qu’on aurait délibérément jeté au sol ?

Une douzaine de personnes, munies de pics, de marteaux et de pelles, enlèvent des bardeaux et des planches. Serait-ce une corvée de voisins, venus prêter main forte au sinistré ?

Le fait revêt une certaine importance, puisqu’on a invité le photographe. Un effondrement subit causé par la vétusté ? Le passage d’une tornade, peut-être ?

On notera, à droite de l’image, qu’une partie du bâtiment est légèrement surmontée. Les poutres semblent donner de l’accordéon !

Nous nous abstenons d’interpréter.  À défaut de preuves, par manque de pièces, nous faisons appel au public lecteur. Quelqu’un sait-il ce qui s’est passé ?

Prière d’en informer l’auteur.

Références: Société d’histoire de la seigneurie de Monnoir, Fonds Viens, photo DSC-0281