Un premier roman pour Amélie Gélinas

MARIEVILLE – Jeune femme à l’énergie débordante et touche-à-tout, Amélie Gélinas vient de faire paraître son premier roman qu’elle aura mis cinq années écrire et qu’elle a publié à l’âge de 17 ans !

Femmes de lignée, femme de secrets, est un roman fantastique issue de l’imagination d’une jeune adolescente qui vient d’atteindre l’âge adulte. Nos avons rencontré la jeune femme au café du coin, pour en apprendre davantage sur cette écrivaine en émergence qui compte bien poursuivre son aventure.

Amélie n’a que 12 ans lorsqu’elle commence à coucher sur le papier les premiers jets de son histoire fantastique, «dans son petit cahier vert», qu’elle conserve précieusement.

«Cette histoire vient de l’époque où j’étudiais au primaire. Avec des amies, nous jouions à des jeux. Moi, j’étais la femme du diable et je voulais écrire une histoire autour de ce thème; un monde décrivant un monde peuplé de dieux grecs. Au fil des ans et de l’écriture, l’histoire a beaucoup évolué. J’avais déjà 300 pages d’écrites lorsque j’ai commencé mon 5e secondaire au PEI (Programme d’études internationales) à Marieville. J’avais un projet personnel à mener à terme durant l’année scolaire. J’ai décidé de terminer mon livre avec l’objectif de le publier. Ç’a été beaucoup de travail. J’ai dû récrire le début de mon livre au moins trois ou quatre fois !», raconte Amélie.

 

Son histoire nous entraîne dans l’univers d’une jeune femme qui tombe malade. Elle est condamnée à mourir. Il ne lui reste que cinq mois à vivre. Pour survivre, elle accepte un marché : celui d’épouser le dieu de la mort. Ce qu’elle fera. Mais au bout d’une année, elle est lasse de vivre du harcèlement physique et mental et souhaite se débarrasser de son époux. Elle prendra donc les grands moyens pour aller chercher une arme sur une montagne qui la libérera du joug de son dieu. Durant sa quête, elle apprendra que depuis plusieurs générations, les femmes de sa famille ont le pouvoir de prendre l’apparence de créatures fantastiques. Elle rencontrera un homme qui peut, pour sa part, prendre des pouvoirs de créatures. Tous deux uniront leurs forces pour mener à terme le combat pour sa délivrance…

«Au fil des ans et de l’écriture, mon héroïne a beaucoup évolué. Je pense que mon livre parle de confiance en soi et de la possibilité d’apprendre à aimer de nouveau et se rebâtir comme personne, après des épisodes d’abus de toutes sortes», explique Amélie.

Une fois terminé, elle fait parvenir son manuscrit aux éditeurs elle recevra une invitation de la France, La Société des Écrivains qui a un pied-à-terre à Montréal. Elle publiera donc à compte d’auteure indépendante Femmes de lignée, femme de secrets chez Publibook pour amoindrir les coûts.

Amélie est contente de la réception de son livre auprès du public. Elle a bien aimé ses expériences aux différents salons du livre auxquels elle a participé notamment à Sherbrooke et à Montréal.

«J’ai bien aimé mon expérience à Montréal. Nous étions cinq auteurs au même kiosque. J’ai été la seule à rester debout et à aller à la rencontre des gens. J’ai aussi été la seule à vendre des livres», lance fièrement l’Angèloirienne.

Amélie est maintenant âgée de 18 ans. Elle étudie en sciences et biotechnologie au Cégep de Saint-Hyacinthe, en technique de laboratoire. Elle souhaite un jour devenir immunologue. L’écriture demeure pour elle une activité viscérale qu’elle ne compte pas abandonner de sitôt.

«Je n’ai pas plan A et ni de plan B pour moi choix de carrière. J’aime les sciences et être en laboratoire. Ça me permet d’être utile dans la société. Je dis souvent que j’aimerais être technicienne le jour et écrivaine la nuit. Écrire demande un retrait de la vie sociale. Je dois sortir de chez moi, avoir de vrais collègues de travail et avoir de vraies relations interpersonnelles. Pas juste avec mes personnages de roman… Là, je viens de finir ma session au cégep et je profite du temps libre que j’ai pour écrire une dizaine de pages par jour, qui alimenteront le tome deux de mon premier roman. J’aime diversifier mes activités. J’aime les arts. Je suis musicienne, j’adore la littérature et l’histoire. Je crois que ce qui est important, c’est qu’il faut trouver un juste équilibre», explique Amélie.

La jeune auteure de Sainte-Angèle-de-Monnoir dit avoir beaucoup appris de son expérience, de toutes ces ficelles que l’ont doit connaître du monde de l’édition.

«Quand tu publies à compte d’auteur indépendant avec des moyens limités, tu dois tout faire, même le marketing. J’ai beaucoup appris en allant au Salon du livre. Mais surtout en allant rencontrer les libraires. Je suis de plus en plus à l’aise avec les contrats de consignation. La première fois j’étais très gêné. Et la dernière beaucoup plus sûre de mes affaires pour tenter de faire le meilleur profit possible», conclut Amélie.

Photographie : André Corbeij/Journal Le Montérégien ©