L’hôtel Albion à Chambly

Paul-Henri Hudon

HISTOIRE – La caserne des officiers, long bâtiment en bois sur fondation en pierre, mesurait 192 pieds de façade sur 54 pieds de profondeur.  Elle faisait face à l’église St. Stephen dans le parc  de la Commune, voisin de l’actuel Corps de garde. Cet impressionnant édifice militaire, construit vers 1815 pour les besoins de l’armée britannique, témoigne d’un destin singulier. Il a d’abord servi d’hôtel:

Duncan McColl, est qualifié d’hôtelier demeurant à Saint-Joseph (J. T. Amédée Robert, 26 février 1877; 10 septembre 1880). Le banquet de la Société Saint-Jean-Baptiste qui a eu lieu à la salle McColl, ancien quartier des officiers, fut le digne couronnement de la fête… M. McColl a su se faire une réputation digne des grands restaurateurs de Montréal et le menu préparé ne laissait rien à désirer. (Le Franco-Canadien, 11 juillet 1884).  Charles Duncan McColl, avait épousé Lucia Ann Carpenter à Chambly (Registre de St. Stephen, 1er mai 1887). Duncan McColl aurait donc été propriétaire de l’hôtel Albion jusqu’à ce que le bâtiment soit mis en vente en 1893. Il sera acheté par Hugh Graham, propriétaire du journal Montreal Daily Star, pour en faire une colonie de vacances pour enfants protestants de Montréal, sous le nom de Fresh Air Home. En hiver 1903, le Fresh Air Home hébergeait quelque 140 enfants et une vingtaine de femmes du Ladies Benevolent Institute de Montréal. L’incendie de leur institution de la rue Berthelet à Montréal les avait jetés sur le pavé. (La Patrie, 19 octobre 1903).

Le  29 octobre 1930 au matin, l’édifice principal du Fresh Air Home pour les enfants à Chambly a été rasé au sol. Le feu, qui s’était déclaré dans la partie est de l’édifice, s’est répandu à une telle vitesse à travers les deux étages en bois que les pompiers volontaires de Chambly-Canton n’ont pu maîtriser le brasier. (Montreal Daily Star, 29 octobre 1930). Il a été reconstruit sur les mêmes fondations, et fut définitivement démoli, le 19 novembre 1971.

Sources: Photographies: Archives de la Société d’histoire de la seigneurie de Chambly.