Le retour de Dido sur scène après une absence de 15 ans !

MUSIQUE – Après une disette de cinq ans sans nouvelles chansons à offrir, Dido nous revient en 2019 avec sa dernière offrande Still on my mind pour appuyer une première tournée en 15 ans. C’est un peu se laisser désirer, pourrait-on penser.

Interviewée en novembre dernier par la journaliste Sabine Körtgen du journal allemand BILD, on apprend pourquoi la Londonienne est disparue totalement du paysage musical et scénique. « Ces dernières années, je voulais juste être là pour mon fils et mon mari ». Son fils Stanley est né il y a sept ans, elle a eu une vie et une carrière incroyables, mais elle pense que c’est génial d’être une mère.

Elle n’était à ses débuts sous l’aile d’aucune compagnie de disques, elle écrivait les chansons qu’elle aimait en pensant que personne ne les entendrait. Les chansons ont été produites avec son frère Rollo Armstrong, le tout sans pression. Après cette absence, on aurait pu oublier sans peine qu’elle est devenue une star mondiale grâce à son album No Angel paru en 1999 qui s’est écoulé à 21 millions d’exemplaires (400 000 au Canada), elle qui a vendu plus de 40 millions d’exemplaires au milieu des années 2000. Une demande d’Eminem d’échantillonner sa chanson Thank you pour servir de base à sa chanson Stan a contribué à la faire connaître bien au-delà de la sphère pop. En 2013, on retrouvera ce flirt avec le rap pour la pièce Let Us Move On sur son album Girl who got away avec une invitation lancée à Kendrick Lamar pour quelques lignes.

Dido Florian Cloud de Bounevialle O’Malley Armstrong en tournée

Sa tournée 2019 a débuté le 5 mai dernier en République tchèque avec des arrêts européens en Suisse, en Italie, en Allemagne, en Autriche, aux Pays-Bas, en Belgique et en France. Avant de nous arriver dans les Amériques, elle fait un détour au Royaume-Uni pour quatre dates à la fin mai.

Elle visitera les États-Unis et le Canada en juin avec deux arrêts canadiens, soit Vancouver et Toronto. Malheureusement, Montréal ne fait pas partie de ses plans. Elle fera une pause estivale pour se rendre en en Amérique du Sud et au Mexique en octobre pour traverser l’Atlantique et revenir au bercail en novembre et décembre encore une fois en Europe et au Royaume-Uni.

En début de tournée, le 8 mai à Milan au Teatro Arcimboldi, le blogueur Michelangelo Paolino était présent et relate le début de la soirée sur son site onstageweb.com: « Peu après 21 h, Dido est au centre de la scène, guitare acoustique en main et entame seule la pièce d’ouverture de son dernier album « Hurricanes ». Le public semble pétrifié, enchanté par sa voix qui se révèle immédiatement très mélodieuse. Le crescendo de la chanson permet immédiatement à Dido de faire comprendre à tous qu’en plus de sa belle voix, elle sait jouer. Dido confirme qu’elle a une des plus belles voix des vingt dernières années.»

Le 10 mai dernier, c’est le Circus Krone de Munich qui l’accueillait et le journaliste Dirk Steinbach du journal Bild a relaté dans un de ses articles qu’il a été séduit par sa voix. Nous le citons : « Dido a une voix qui touche chaque auditeur presque par magie. Leurs chansons caressent les âmes. Elle a aussi une aura incroyable que seules quelques autres stars dégagent sur scène ».
Donc, aucun arrêt à Montréal disions-nous. Alors, pour se faire une idée de la chose, notre envoyée spéciale Joëlle Faucher-Carbone s’est rendue à Berlin le 15 mai dernier pour assister au septième concert de la tournée de la chanteuse.

Le Montérégien – Le 15 mai dernier, tu as assisté au concert de Dido au Tempodrom à Berlin, une salle d’une capacité de 3500 places. Après 15 ans d’absence sur scène, à quoi t’attendais-tu ?

J.-F-.C. – C’est vraiment une belle salle, l’acoustique était excellente, je m’attendais à un show plus show-business, mais j’ai plutôt vécu une expérience décontractée, dans une petite salle, un spectacle offert sans se prendre au sérieux. Comme si on pouvait aller prendre une bière ensemble après le show ! On a senti sa personnalité à travers tout le show. Tout était simple : les décors, les éclairages, ses mouvements sur scène (parfois aux allures de rappeurs qui ne vont pas vraiment avec ses chansons), elle est très gracieuse, toute en légèreté avec un look simple en portant des sneakers. Tout de même juste assez pour se sentir dans l’ambiance. Parfois peut-être un peu trop simple, mais je ne dirais pas que c’était une mauvaise expérience – plutôt seulement très différente d’à quoi je m’attendais.

Le Montérégien – Après tant d’années d’absence et un nouveau disque, quelle a été son approche pour reprendre contact avec son public ?

J.-F-.C. – Pour le choix des chansons, la soirée a été parsemée de titres de ses premiers albums, mais entrecoupés des plus récents, parfois ça faisait un peu une montagne russe d’émotions, entre l’excitation des hits adorés et des plus nouveaux, plus méconnus. Somme toute, de la nostalgie entrecoupée de nouvelles découvertes. En bref, ce n’était pas une tournée de lancement d’un nouveau disque, mais plutôt un rendez-vous qu’elle nous donnait pour renouer notre relation d’amitié!

Le Montérégien – Les moments forts du spectacle selon toi ?

J.-F-.C. La salle était remplie de fans, c’était évident, et j’en suis une également. Les applaudissements étaient très nourris tout au long du spectacle, mais en particulier après avoir interprété un de ses grands succès, les applaudissements se sont tellement prolongés qu’elle a demandé au public d’arrêter pour qu’elle puisse continuer à chanter. Pour Take my Hand, la dernière chanson avant les rappels, les effets sonores et visuels ont été très impressionnants. Juste avant le rappel lorsqu’elle demandait au public une demande spéciale, qui était bien évidemment prévue au tour de chant, ça s’est terminé avec la très aimée White Flag. Le bassiste était très dynamique, il incitait les gens à frapper des mains et la percussionniste (la réputée Jody Linscott) était exceptionnelle.

Dans l’univers pop-rock : parutions récentes et à venir en 2019

The Beautiful Ones – Les mémoires de Prince sortiront le 29 octobre. Nous devrions dire mémoires inachevées, car avant de décéder prématurément en avril 2016, il avait écrit 50 pages très personnelles sur la façon dont Prince Rogers Nelson est devenu le personnage « Prince » que nous connaissons. Pour compléter les 50 pages écrites à la main, nous aurons droit à des photos de l’envers du décor, à des albums de photos personnelles et à des paroles manuscrites de chansons fournies par la succession du musicien.

Un documentaire sur Led Zeppelin et une bio de Jimmy Page

Les membres survivants du groupe Led Zeppelin, Robert Plant, Jimmy Page et John Paul Jones sont actuellement à la phase postproduction pour coïncider avec le 50e anniversaire de la fondation du groupe. De nouvelles entrevues ont été filmées par le réalisateur Bernard MacMahon (American Epic, documentaire en nomination pour un Emmy en 2017). Sans titre pour l’instant, il inclura des entrevues d’archive avec le regretté batteur John Bonham, des séquences filmées jamais vues auparavant et un transfert audio de haute qualité de la musique du groupe. Les producteurs tenteront de le mettre en marché par l’entremise du Festival de Cannes (2020).

En attendant, vous pouvez vous farcir la toute récente biographie parue au sujet de Jimmy Page. Chris Salewicz (Bob Marley, Joe Strummer) peint en profondeur un portrait d’un des guitaristes rock les plus flamboyants tout en étant une personne secrète et mystérieuse et ayant tenu ses distances vis-à-vis de la presse, ce qui est étonnant vu son statut de superstar de la musique. On s’en reparle.

Jimmy Page – The Definitive Biography, Chris Salewicz, Da Capo Press, 536 pages (en anglais)

Le Festival de la guitare Crossroads est de retour

En réunissant de grosses pointures et des amis guitaristes de longue date pour amasser des fonds pour le Centre de traitement Crossroads d’Antigua, le maître d’oeuvre des concerts Éric Clapton fait des heureux autant sur la scène que dans la salle. Ses fans, dont je suis, ne s’attendaient pas à ce retour après une absence de cinq ans. La dernière mouture remonte à avril 2013 au Madison Square Garden à New York. Plusieurs facteurs nous faisaient douter d’un retour. D’abord, l’état de santé du guitariste. Il donne toujours quelques spectacles sous le format de « résidence », où il campe plusieurs soirs dans un grand amphithéâtre (New York, Los Angeles, Londres, Tokyo). En septembre 2019, la sixième édition retourne à Dallas au Texas (après une première présence en 2004) et après être passé par Chicago (2007, 2010). On s’en reparle aussi bientôt.

Photographies : Courtoisie