Le menuisier adroit est celui qui garde son aplomb

Paul-Henri Hudon

HISTOIRE – L’outil le plus simple, et peut-être le plus indispensable du menuisier ancien était le fil à plomb. Pour que tous ses meubles soient d’aplomb sur leurs pattes. Heureux le menuisier doué qui jaugeait à l’oeil la verticalité des lignes et que tout était à l’équerre. Il avait le compas dans l’oeil, celui-là

Dans l’inventaire des meubles de Joseph Beaudriau, veuf de Sophie Demers, on trouvait en 1821 les outils suivants : un coffre d’outils de menuiserie, quatre loppes (varlopes ?), trois galères, onze moulures, un bouvet à clef, trois fers, un vil-brequin (sic) et des mèches, trois égoïnes, un marteau, trois becs d’âne, une pierre, trois gouges, deux rabeaux (sic). (René Boileau, 15 mai 1821).

Jean-Marie Proteau, (1766-1849) maître-menuisier, épouse Marie Meunier (1775-1850) le 28 septembre 1790 à Chambly. Ce couple fait baptiser treize enfants à Chambly entre 1796 et 1816. Ils déménagent ensuite à St-Pie de Bagot ou ils décèdent. Jean-Marie Proteau, maître-menuisier s’oblige et promet de faire à Jean-Baptiste-Toussaint dit Ferrière, les ouvrages suivants : Deux commodes à trois tiroirs en chêne, semblables à celles de M. Talham. Deux tables pliantes de douze couverts en chêne. Une armoire de six pieds de haut et trois pieds de large, à panneaux, de pin. Deux tables rondes en forme de guéridon. Une chaise de calèche. Le tout pour 180 chelins. (Jean-Baptiste Grisé, acte no 776, 9 mai 1790). Le menuisier Jean-Marie Proteau s’oblige à faire pour Pierre Provost : une carriole bombée, ferrée, peinturée en soufre en dedans, et vert bouteille en dehors, avec son travail aussi peinturé et ferré. (François Leguay, 23 juillet 1802).

Joseph Trudeau, maître-menuisier de Chambly, s’engage envers le marchand David David de peinturer la maison où il réside en dehors et en dedans en blanc, et les contrevents et les boisures en vert, tel que ceux de la maison de René Boileau, fils; la couverture en rouge; le dedans en blanc; la cuisine en gris; avec une huile de lin qui aura bouilli au moins deux fois. (René Boileau, 5 mai 1823).

Sources: Jean-Baptiste Grisé, 9 mai 1790; François Leguay, 19 décembre 1801, 23 juillet 1802; René Boileau, 21 mars 1807; 23 février 1807,11 avril 1823).

Illustrations empruntées de la série publiée par Labatt, signé Senécal et de l’université de Montréal.