Le MCC remet 1 500 $ à la citoyenne Sonia Gagnon

CHAMBLY – Le Mouvement citoyen de Chambly (MCC) a remis un chèque de 1 500 $ à Sonia Gagnon, une citoyenne de Chambly. Ce montant représente la somme remise par cette dernière à la Ville de Chambly pour « dommages » à la suite de propos considérés comme « diffamatoires » par la Ville à l’endroit notamment de l’ex maire Denis Lavoie, dont la démission est devenue effective le 7 mai. Cette somme provient du fonds obtenu par la campagne de socio financement du MCC pour la défense de citoyens poursuivis par la Ville de Chambly en 2018.

« Le rapport de force entre une Ville qui utilise les fonds publics et des citoyens qui risquent de perdre leur patrimoine financier pour se défendre est inégal », écrit le MCC dans un communiqué, qui poursuit qu’en recevant une de ces mises en demeure, Madame Gagnon avait choisi de s’excuser. Une décision qui, au final, lui aura coûté 14 500 $ en frais juridiques.

« On a voulu me faire taire, on a voulu m’intimider. Depuis un an, j’ai passé par toute une gamme d’émotions, des nuits blanches j’en ai eu » , a expliqué madame Gagnon en recevant son chèque.

« Je dois un immense merci au MCC. Merci d’avoir été là », poursuit-elle.

Rappelons qu’en avril 2018, le conseil municipal, à six voix contre deux, avait voté la résolution 2018-04-147 pour mettre fin à de la « diffamation systémique » envers la Ville et désignait nommément quatre citoyens qui recevraient une mise en demeure. Deux d’entre eux ont été l’objet de poursuites en cour du Québec.

Pour soutenir leur défense, le MCC a lancé une campagne de socio financement qui a amassé 6 300 $. Un montant de 4 800 $ a servi à payer des frais de sténographie juridique. Concernant ces poursuites, la Ville s’est par la suite désistée.

La résolution 2018-04-147 a servi à envoyer des mises en demeure contre cinq citoyens et quatre aux deux administratrices d’un média social et donné lieu à trois poursuites en cour. Selon des factures obtenues par accès à l’information, la Ville de Chambly a dépensé près de 100 000 $ pour des mises en demeure et des poursuites contre ses citoyens, incluant une somme de 25 000 $ pour empêcher un citoyen d’obtenir des documents par accès à l’information.

Le cabinet Cayer & Ouellette était le procureur de la Ville pour les poursuites, le cabinet DHC dans la cause d’accès à l’information. Dans ce cas, le jugement rendu par le tribunal administratif a été en faveur du citoyen.

Concernant les poursuites, la Ville s’est désistée. Le MCC dit avoir toujours ‘’dénoncé cet abus d’utilisation de fonds publics’’, peut-on lire en conclusion dans son communiqué.

Photographie : Gracieuseté Mathieu Pratte