La polio, la tuberculose et le vaccin BCG. Qui s’en souvient ?

Paul-Henri Hudon

HISTOIRE – L’auteur conserve un parfait souvenir d’avoir reçu le fameux vaccin BCG sur les bancs de son école de rang vers 1949-50. Dans les années quarante, on avait entrepris au Québec une vaste campagne de lutte contre la tuberculose et autres maladies infectieuses. Le docteur P. E. Rolland dirigeait les activités de l’Unité sanitaire de Chambly. En février 1949, il publiait un rapport. En voici des extraits:

Grâce à nos milliers d’immunisations depuis deux ans contre la diphtérie en 1948, en dépit de l’augmentation considérable de la population et des conditions antihygiéniques d’une grande partie de notre comté, nous n’avons eu qu’un seul cas de diphtérie et aucune mortalité, tandis qu’avant la fondation de l’Unité sanitaire, nous avions annuellement une moyenne de 50 cas avec une dizaine de mortalités. Il en est de même de la thyphoïde qui n’a pas augmenté (14 cas annuellement), malgré la menace constante d’épidémie par l’absence d’égout et d’aqueduc dans plus de la moitié de notre population.

De plus, nous tenons à souligner que, grâce à notre intervention auprès des autorités municipales et industrielles, nous avons obtenu que tous nos manipulateurs d’aliments, pour la sécurité du public, subissent un examen complet avant d’être embauchés ; de telle sorte que, sur les 600 examinés, nous en avons empêché plusieurs, portant sans le savoir des germes de maladie comme la syphilis, la tuberculose, la fièvre ondulante, de répandre de telles maladies dans le public. Nous avons obtenu aussi du Conseil de Longueuil un règlement exigeant la mise en vente avec comme résultat la confiscation de centaines de livres de viande qui auraient pu causer des ravages auprès de notre population.

Je profite de l’occasion pour remercier nos curés, les ministres protestants, nos conseils municipaux, nos médecins d’industrie, comme les Dr Scott et Guénette pour leur si précieuse collaboration. Je félicite aussi les médecins de notre comté récemment réunis à l’Unité sanitaire en Société médicale pour organiser un programme de médecine préventive et curative selon les besoins de l’heure.

J’invite le public en général à suivre l’exemple de ces autorités pour appuyer nos efforts dans notre lutte aux maladies évitables, comme la diphtérie, la coqueluche, la tuberculose et les carences alimentaires ; en particulier dans notre prochaine campagne de vaccination antituberculeuse au B.C.G. et notre enquête alimentaire chez tous les écoliers avec un examen physique des plus complets, y compris celle des dents par le Dr Aimé Dussault à notre service à partir d’avril 1949.

Voici les chiffres fournis par le Dr Rolland :

Conférences, 42 ;

Représentations, 37;

Assistance totale, 8 232;

Imprimés distribués, 9 661;

Communiqués aux journaux, 13;

Familles visitées, 1 528 dans les maladies contagieuses ;

Cas déclarés, 149 ;

Non dépistés, 29;

Maisons visitées 343;

Enfants exclus des écoles, 157;

Enquêtes épidémie, 58;

Tuberculose, clinique, 8 ;

Personnes examinées, 116 ;

Cas nouveaux, 14 ;

Anciens, 1 ;

Épreuves à la tuberculose, 1 355 ;

Visites, 143 ;

Produits distribués contre la scarlatine, la diphtérie, la variole, la thyphoïde, etc, environ 300 000; vaccinations réussies, 1033. Hygiène maternelle, conférences visites, démonstrations, visites prénatales, 120 ; hygiène de la première enfance, cliniques, etc, 3 000 en tout ; hygiène à l’état scolaire, conférences assistance, examens, visites, environ 6 000 ; salubrité publique dans tous les domaines laboratoires, examen de l’eau, du lait contre les maladies, 1 400 ; milles parcourus environ 9 800 milles. (Le Richelieu, 10 février 1949)

Illustration: Archives de la Société d’histoire de la seigneurie de Chambly. Fonds Constance Grenier, P194p01.

Dépistage. www//; CPHA.ca. Histoire de la tuberculose.