Jean-Maurice Payeur, de Berlin à Chambly !

 André Corbeij

CHAMBLY – À son retour de Berlin, le guitariste chamblyen et concepteur d’environnements sonores Jean-Maurice Payeur, avait posé ses valises à La Croisée des chemins pour nous offrir un concert spécial où alternaient compositions antérieures, interprétations et de nouvelles œuvres en devenir.

Au lendemain de ce spectacle, nous avons fait un petit débriefing avec le principal intéressé autour des ses aventures berlinoises. Le musicien en est revenu complètement transformé.

« Ah Berlin ! J’aimerais bien cela aller m’y incruster. La vie culturelle y est incroyable. Par où commencer. Je suis sans mots !», a lancé tout de go M. Payeur. « Sans blagues, j’ai beaucoup aimé mon voyage. J’ai surtout apprécié les panels. Ç’a été assez intense».

Ces fameux panels où les conférences étaient regroupés au célèbre Funkhaus, ce lieu mythique issu des années 1950 sous l’ancien régime communisme de l’Allemagne de l’Est. L’édifice abrite 13 studios d’enregistrement dont un immense, pouvant accueillir un orchestre symphonique et asseoir 1200 personnes.

Le Funkhaus

«J’ai assisté à plusieurs conférences offertes au Funkhaus par de grosses pointures de la musique électronique. L’événement touchait à tout : l’éducation, l’apport de la musique électronique dans l’apprentissage d’un instrument pour les gens à motricité réduite. Les intervenants étaient très érudits. Il y avait quelques trucs qui m’interpellaient davantage comme la musique électronique en spectacle, ce que je fais, le design sonore et sa transposition en spectacle», explique Jean-Maurice.

Parmi les grands moments qu’il a vécu à Berlin il y a cette «Master Class» avec Pole, compositeur et un père du «punk noise electro» des années 1980.

« Sa conférence nous parlait de la transformation des enregistrements sonores avec du matériel analogique vers le numérique. Il utilise encore les vieux drums machines qu’il passe dans un logiciel pour en retravailler le son. C’est une approche qui me rejoint beaucoup. Ç’a été pas mal intéressant de voir quelqu’un qui joue dans le même terrain de jeu que toi, mais qui a une autre approche», mentionne Jean-Maurice Payeur..

Autre rencontre mémorable que celle avec la réputée Britannique Mandy Parnell, une grosse pointure de la masterisation de disques.

«Ce qui était le fun avec Mandy, ce sont les anecdotes qu’elle nous a racontées, notamment sur ses expériences en studio avec Björk. Elle a même tiré au hasard une pièce de l’un des musiciens présents à son atelier pour la masteriser à l’aide de son ordinateur. Ce fut très sommaire comme travail, mais l’on a pu constater toute l’étendue de son savoir. Cette femme à une oreille incroyable !», relate Jean-Maurice.

Voyage très stimulant et formateur pour le Chamblyen, qui a pu entamer des discussions avec des créateurs des quatre coins du globe pour constater qu’en 2017, la musique n’a plus de frontières.

« Moi j’irais mourir à Berlin. Quelle ville ! la culture, l’architecture y sont fascinantes. Je suis allé dans un magasin de musique de cinq étages. Chaque étage avait une salle remplie d’instruments de la superficie de la salle Randell à Chambly. Je revenu de là assez galvanisé. C’est sûr que ce voyage va influencer mes créations à venir», conclut Jean-Maurice, qui possède déjà du matériel pour endisquer à nouveau.

Jean-Maurice Payeur à La Croisée des chemins, à Chambly. (Photo: André Corbeij/Journal Le Montérégien ©)