Interdiction de filmer les séances du conseil à Chambly : Le maire suppléant explique la décision

 André Corbeij

CHAMBLY – En avant-première du panel qui sera diffusé demain (18 décembre) à l’émission radiophonique Médium Large (Radio-Canada-Première) portant sur la réglementation qui encadre la captation filmée des conseils de villes municipaux par les citoyens, le maire suppléant de la Ville de Chambly, Jean Roy qui sera du panel, a bien voulu répondre aux questions du Journal Le Montérégien entourant le débat qui secoue la plèbe.

On a demandé à M. Roy sur ce qui avait motivé le conseil à prendre la décision d’interdire aux citoyens de filmer les assemblées publiques du conseil municipal.

«La captation vidéo dans la salle du conseil est un phénomène nouveau. Nous n’avions pas vu ça lors de la dernière campagne électorale de 2013. Il y a aussi le phénomène de la captation filmé à des fins partisanes et politiques et diffusé sur les médias sociaux «hors contexte». Il y a des citoyens qui se sentent intimidés. Les fonctionnaires de la Ville et des conseillers et conseillères ne veulent pas prendre part à ça. Ce n’est pas une histoire de vouloir contrôler l’information, un manque de transparence ou de vouloir cacher des choses. Nous ne voulons pas alimenter les campagnes de salissage et les propos négatifs et diffamatoires des gens qui se cachent derrière un clavier sur le web», a lancé le maire suppléant.

Sur le travail des journalistes à l’hôtel de ville, Jean Roy affirme qu’il n’y aura pas d’entrave à ce que ces derniers puissent rapporter la nouvelle.

«Il va y avoir moyen de moduler. Si un média veut en faire la demande, il n’y a rien qui va nous empêcher de l’accepter le cas échéant», a précisé le maire suppléant.

Sur la demande de la Fédération des journalistes professionnels du Québec (FPJQ), qui a sommé la Ville de Chambly de retirer son règlement qu’elle juge antidémocratique, Jean Roy a été tranchant.

«La démocratie à parlé à Chambly. La population nous a reconduits dans un 4e mandat. Elle fait confiance à l’administration Lavoie. La demande de faire faire par la Ville la captation filmée des séances du conseil n’a pas fait partie de notre plate-forme électorale, parce que les citoyens ne nous l’ont pas demandé. Nos adversaires l’ont proposé et les citoyens l’ont rejetée. Pour eux, de vouloir le faire aujourd’hui, c’est se placer au-dessus de la démocratie», poursuit le maire suppléant.

Un intérim bien rempli

La fin de l’année aura été très occupée pour le maire suppléant, qui a pu prendre la mesure de la tâche de premier magistrat d’une ville de 30,000 habitants.

«En étant conseillers, nous sommes moins sollicités que le maire dans les représentations. Le travail de maire exige de 50 à 70 heures par semaine. Ce sont de grosses bottines à chausser», explique M. Roy.

Sur l’état de santé de Me Denis Lavoie qui, depuis les élections du 5 novembre, est en congé de maladie; M. Lavoie combat un cancer de la gorge depuis plusieurs années. M. Roy nous a confié que son état était stable.

«Pour l’instant, ça va. Il y a des bonnes et moins bonnes journées. Ça va être aux médecins de décider du moment de son retour. Pour l’instant, M. Lavoie demeure discret. Nous savons peu de choses. On souhaite tous qu’il prenne du mieux. On savait dès le début que la dernière campagne électorale, sa quatrième, serait très difficile. Ç’a été une campagne de salissage. M. Lavoie devait faire son travail de maire à plein temps et mener une campagne électorale. Rien pour aider son état de santé. On demeure positif pour la suite», conclut Jean Roy.

Photo : Gracieuseté