Forgerons et taillandiers, des métiers très recherchés dans le Chambly d’autrefois

Paul-Henri Hudon

HISTOIRE – Ainsi, on trouvera à Chambly des armuriers. C’est un métier rare, très spécialisé, qui est invité à Chambly par la présence du fort et des casernes militaires. Ambroise Massé (1748–1805) en était un. Il y aura aussi des fonderies,à Chambly, mues par l’énergie de l’eau, pour la fabrication de poêles (1860), de pelles (1880), voire même de produits d’aluminium (1911).  Enfin, une longue tradition de ferblanterie. Des familles telles les Masseleau dit Lajoie, les Duhaime, se sont spécialisées dans le travail du fer blanc chez-nous.

Les objets à l’époque qu’on demandait aux forgerons: des têtes de hache, des fers à chevaux, les bandages de roues, des anneaux, timons, targettes, pentures, chenets, roues de berline, des chaînes, des harpons, crochets, racloirs, pinces, couteaux, pièges à gibier, lisses de carrioles. Les mouvements ferrés des moulins à farine, des croix de cimetière. On demandait au forgeron de “fretter les roues de sa barouche”.

Parmi les premiers forgerons, nous trouvons dans les années 1740, ceux-ci: Joseph Pépin dit Laforce (1709-1741), forgeron du roi. (François Simonet, 20 novembre 1737). Il épouse Marguerite Legrain, le 20 septembre 1738. Il est décédé vers 1740.

Marguerite Legrain, veuve de Joseph Pépin dit Laforce, baille une maison à forger à Daniel Poirier, maître forgeron, pour un an, avec “un grand soufflet, un grand étoc, une enclume, un gros marteau à frapper pesant 10 livres, un marteau à main de 4 livres, et… …Une maison située sur le bord du rapide, proche le moulin à farine de Chambly, consistant en deux chambres; dans l’une est la dite forge, à laquelle ladite veuve s’oblige à faire faire un plancher d’en-haut dans le mois prochain et une cloison et une porte pour fermer la forge, garnie de six ouvertures garnies de châssis, et deux portes, garnies de loquets…La veuve permet de prendre son bois de chauffage pour son charbon pendant la durée du présent bail sur sa terre qu’elle a, située au portage de Beaucours”. (Gervais Hodiesne, 12 juillet 1741).

Jean Lefort dit Laforest (c1675–1743), maître-canonnier et maître-forgeron. (Gervais Hodiesne, 30 octobre 1738; 25 juillet 1742; bail à loyer à Jean-Marie Gilbert, son futur gendre). Époux de Marguerite Rousson.

Jean-Marie Gilbert (1715-1781), maître-forgeron, originaire de Québec. Époux de Julie Lefort. (Gervais Hodiesne, 25 juillet 1742; Antoine Grisé, 3 août 1765). Pierre Poirier doit à Jean-Marie Gilbert 4 livres, 10 sols pour un resserrage de hache. (Antoine Grisé, 23 avril 1770).

Antoine Tessier dit Lavigne, forgeron. (Gervais Hodiesne, 7 mai 1741). Il doit à François Neveu, négociant de Chambly, 100 livres, 8 sols pour marchandises. Daniel Poirier, maître-forgeron. (Gervais Hodiesne, 12 juillet 1741).

Illustrations: L’intérieur enfumé d’une boutique de forge. Archives de la SHSC, Fonds André Barry no 178
Journal L’Opinion Publique, 2 novembre 1881, le maréchal ferrant.