En cette saison des Patriotes. Timothée Kimber. Un rappel

Paul-Henri Hudon

HISTOIRE – Un médecin populaire, bien connu à Chambly, Timothée Kimber (1797-1852), s’est engagé résolument dans la mouvance démocratique des années 1837-38. Ce qui lui valut l’enfermement au mitard pendant 210 jours. Il fut aussi celui dont on exigea la plus forte caution pour sa libération, soit 5 000 £. Une somme énorme, équivalente à 20 000 $ de l’époque.  Par comparaison, les marchands patriotes Timothée Franchère et Louis Marchand de Saint-Mathias devaient verser 1 000 £. Aussi son beau-frère, Joseph-Toussaint Drolet, 1 000 £ après 166 jours de taule. Incarcéré le 12 décembre 1837, Kimber sera libéré le 11 juillet 1838. Il a évité de justesse l’exil aux Bermudes.

 Timothée Kimber, membre du Bureau médical de Montréal, avait épousé Emmélie Boileau (1784-1841, soeur du réputé notaire René Boileau de Chambly. Ce couple habitait face au bassin de Chambly, donnant adresse actuelle à environ 500, rue Martel. 

 Robert Rumilly, historien conservateur écrit: “À Chambly, le chef des Patriotes est le docteur Timothée Kimber. Il a étudié à Paris d’où il est revenu la tête farcie d’idées révolutionnaires. Il arbore au passage de Papineau un drapeau tricolore -un drapeau français- sur sa maison“.

 Selon la déposition de François Bertrand, 24 ans, journalier de Chambly, “des gens armés montaient la garde la nuit chez M. Kimber en 1837” (dossier 1410). “On nous a dit qu’il fallait nous battre pour le docteur Kimber et nous l’avons fait“, raconte-t-il.

 “Le capitaine MacDonald, arrêté par un groupe armé sur le chemin (actuel rue Daignault) entre l’hôtel de Booth et le lieu de débarquement du horse boat, fut amené chez le docteur Kimber, qui le libéra et l’envoya à l’hôtel Bunker” (Le Populaire, 24 novembre 1837)