Des soldats de Napoléon installés dans la Montérégie !

Paul-Henri Hudon

HISTOIRE – Des grognards, des dragons et des hussards de la Grand Armée de l’Empereur se sont retrouvés au Bas-Canada, avant ou après la défaite de Waterloo. L’histoire les a un peu oubliés. Rappelons le souvenir de ces vétérans.

”À Chambly, se sont installés Paul Milliard, qui a tenu auberge portant le nom dHôtel Impérial”. (Revoir Le Montérégien, édition du 20 février 2019: Un service de diligence à Chambly en 1832). Parmi les soldats démobilisés du régiment de Meuron, Pierre Tenaglio (dit Tenaille), originaire de Palerme en Italie, Antime Forti (ancêtre d’une famille Fortier de Chambly), originaire de la ville de Venise, et François Arnould, tailleur, ont pris épouse et pays à Chambly. Ils ont laissé une postérité. On dit qu’ils sont des valeureux guerriers de Napoléon. (La Minerve, 8 février 1872).

On retrouve à Iberville Joseph Marengo, qui a été décoré de la médaille de Sainte-Hélène. Il avait servi en Espagne pendant cinq ans, sous Napoléon. (Le Franco Canadien, 25 août 1863). Joseph Marengo avait épousé Sophie Chauvin le 18 juillet 1816 à Varennes. Il est décédé le 14 juin 1875, âgé de 85 ans. Il a eu plusieurs enfants qui ont vécu à Iberville et à Burlington. La famille de Joseph Marengo à Iberville proviendrait des Dragons de Napoléon. (Le Canada-Français, 7 mai 1899). Joseph Violi, de Saint-Georges, reçoit la croix de Sainte-Hélène en 1864 (Franco Canadien, 23 février 1864, page 2).

Quant à Napierville en 1863, vieillissent dans leurs souvenirs ces vieux soldats décorés de la Médaille de Sainte-Hélène: Jean-Pierre Farcelais, 78 ans; Charles Bourgon, 75 ans, et Nicolas Goret, 81 ans. (La Franco-Canadien, 24 avril 1863). À Saint-Valentin, François Pasteur reçoit la croix de Sainte-Hélène en 1864. (Le Franco-Canadien 23 février 1864, page 2)

On a identifié aussi dans le Québec de cette époque:

Joseph Hurie “s’annonce comme ayant fait partie de la Vieille Garde impériale et étant vétéran de Wagram, Friedland, Iéna et Waterloo. Il aurait donné des leçons d’armes en cette ville et à Chambly, ces dernières années. Il habite en 1841 au Massachusetts ». Il se disait “maître d’escrime”. Il avait épousé Delphine Ménard, à Montréal le 4 mars 1837). (L’Aurore des Canadas, 24 juillet 1841. Marcel Fournier : Les Français au Québec, no 580). François Guitard, établi d’abord à Rivière-Ouelle vers 1807.

On le retrouve navigateur à Caraquet et à Belledune, au Nouveau-Brunswick en 1824. Il aurait servi à Marengo, à Lodi et en Égypte. Il serait un déserteur, selon son témoignage. Louis-Charles-Alexandre d’Albigny (c1784-1869), militaire licencié de l’Empire, sera maître d’école à Kamouraska pour les garçons (notaire Casault, 25 mai 1829). On le saluait avec révérence: « Monsieur Louis » (Lizotte, La vieille Rivière-du-Loup, page 155).

Jean Legas, un français, médaillé de Sainte-Hélène, réside aux Éboulements. Il a servi sous Napoléon dans la marine militaire pendant trois ans. (La Minerve, 23 novembre 1861 ; L’Ordre, 27 novembre 1861). Louis Eizenzenmer, 76 ans, grognard de Napoléon, serait le beau-père de M. A. Lecours, d’Acton Vale. (L’Ordre, décembre 1861). Jean-Baptiste Vandelac (Van Dholanghe), d’origine belge, 77 ans, vétéran de Napoléon, a été décoré de la Médaille de Sainte-Hélène. Il a laissé un récit de sa vie.