Des remorqueurs dans le bassin de Chambly !

 

Paul-Henri Hudon

HISTOIRE – Il y a eu des voiliers, des barques, des canots, au temps de l’énergie fournie par les rames et le vent. Il y a eu aussi des vapeurs qui ont sillonné le bassin de Chambly. Ces derniers pour le transport des voyageurs et des marchandises légères vers les ports du Richelieu et de Montréal. On connaît le Salaberry (1820), le Richelieu (1823), le Edmund-Henry (1833), le Montréal (1834), l’Union Canadienne (1836). Ce dernier périt dans in incendie au port de Chambly, en juillet 1836, causant le décès de trois personnes. Plusieurs autres bateaux ont suivi, dont le célèbre Chambly de la Compagnie de Navigation Richelieu & Ontario. Et aussi le Victoria de M. Narcisse Paul qui a brûlé dernièrement au quai de Chambly-Bassin. Ce navigateur a fait l’acquisition de l’Ida qui continuera le service du Victoria entre Montréal et Saint-Jean. (Le Sorelois, 9 juillet 1901, p. 3).

Mais on ignore généralement que des remorqueurs à vapeur ont halé les barges, de nombreuses barges, qui remontaient ou descendaient le courant du Richelieu. C’était aux heures ou le transport du bois, du foin, vers les États-Unis rencontrait le transport du charbon, du fer et de la pierre, provenant de la Pennsylvanie:

Chez M. George Leprohon et Fils, agents de la Lake Champlain Transportation Co, on nous apprend que le remorqueur Spray est parti hier soir traînant à la remorque 21 barges chargées de bois de pulpe sont environ 2 000 cordes. On a décidé ici à la fermeture de la navigation de faire les chargements à Sorel pour éviter les courants entre Trois-Rivières et Nicolet. Le Richelieu de Sorel à Chambly est de beaucoup préférable. (Le Sorelois, vendredi, 5 septembre 1902, p. 3).

Sept barges chargées de charbon dur venant directement de New York, par la voie du Richelieu, sont arrivées à Sorel hier en route pour Québec. D’autres chargements du même combustible sont attendus dans trois ou quatre jours, pour Sorel, Montréal et Québec. (Le Sorelois, 14 novembre 1902, p. 3). Une barge peut contenir environ 200 tonnes de charbon. (Le Sorelois, 21 novembre 1902 p. 3).

Ces enfilades de barges tirées par les remorqueurs devaient constituer un joli spectacle tout au long du Richelieu. Outre les remorqueurs, signalons aussi la présence de dragueurs, de lève-pierres, de cure-môles pour aménager le lit de la rivière.

Sources: Uu remorqueur au quai de la compagnie Richelieu & Ontario, vers 1915 Archives de la Société d’histoire de la seigneurie de Chambly, Boîte V-29 P103P536