Paul-Henri Hudon
HISTOIRE – C’était une passerelle sommairement aménagée au dessus des rapides. Elle reliait Chambly-Canton et la digue de la centrale électrique. Ce pont permettait aux ouvriers de cette station hydroélectrique de la “Montreal Light Heat & Power Company” d’accéder à leur lieu de travail. Bref, c’était un raccourci.
Elle consistait en une banquette piétonne d’environ 30 pouces de largeur, tablier en madriers de bois posés par six ou sept piliers de béton et des tiges d’acier. Deux longs câbles servaient de garde-corps. Nous ignorons les dates de durée de ce périlleux passage. Il a pu servir entre 1900 et 1940 (?) En 2020, on peut encore constater la présence de deux de ses culées bétonnées sur les rives du Richelieu.
Cette folklorique traverse a laissé chez les gens de Chambly une image de témérité et de hardiesse, peut-être même d’impudence. Quel preux piéton aurait enjambé ce pont par grands vents et sur une couche de verglas ?
Les directeurs de la Royal Electric Company ont décidé de commencer la construction du pouvoir d’eau à Chambly, lequel appartiendra à la Chambly Manufacturing Company. Les propriétaires sont au nombre de dix, ayant chacun une part de 30 000$. La Royal Electric Company a souscrit à elle seule 200 000 $. (La Patrie, 8 mai 1896).
Cette centrale entre en opération en juillet 1899 et l’énergie initiale prévue serait de 6 000 Horse Power, équivalent à 4 476 kilowatts. La ville de Montréal, ses tramways électriques et les rues, auparavant éclairées au gas, bénéficieront de cette nouvelle merveille.
Le 25 avril 1901, la Montreal Light Heat & Power (1901-1944) acquiert l’entreprise en fusionnant la Montreal Gas Company (Herbert Holt), la Royal Electric Company (Rodolphe Forget, 90%) et la Chambly Manufacturing Company (Willett, Béïque,Thibodeau, Forget, Préfontaine et d’autres).
Sources: Archives de la Société d’histoire de la seigneurie de Chambly, fonds Armand Auclaire, fonds Denis Pelletier, fonds Charles-Henri Panet, fonds Mario-Filion.