“Au début du trait prolongé, il sera exactement midi, heure normale de l’Est….”

Paul-Henri Hudon

 

HISTOIRE – Comment en est-on arrivé à synchroniser le temps, les heures et les horloges ? À obtenir une heure exacte, uniforme et régulièrement distribuée ? Autrement dit “se mettre à l’heure” avec tout le monde.

Nos ancêtres paysans calculaient l’heure en observant le soleil. “Bon ! Il est midi. Bas la fourche. On mangeFemme, apporte la miche et le couteau...” L’habitant du lot voisin, lui pouvait estimer, à vue d’oeil, qu’il n’était que onze heures. En ville, le sifflet de l’usine décidait du temps, de l’heure du travail, au gré du patron. Comme l’allumeur de réverbères, le préposé aux horloges publiques d’une grande ville devait mesurer le temps de l’espace parcouru pour ajuster chaque cadran.

Puis, il y a eu la cloche de l’église au village qui annonçait l’Angélus aux six heures. C’était une amélioration pour l’uniformité. Même si la sonnerie de l’Angélus à la paroisse voisine pouvait être décalée de quelques minutes, selon l’appréciation du bedeau. Les plus riches pouvaient se doter d’un cadran solaire, d’autres d’un sablier. Mais étaient-ils toujours exacts ?

Le premier signal horaire national a été diffusé par la radio le 5 novembre 1939. Désormais, partout au Canada on pouvait ajuster les cadrans, les horloges, les montres de poche, les pendules et les carillons. Mais encore, entre le villageois de Dégelis vivant sous l’heure normale de l’Est et celui du Madawaska trimant sous l’heure de l’Atlantique, même voisins, souffraient d’une heure de différence. 7 heures à Dégelis; 8 heures à Edmundston. Écart obligé par les fuseaux horaires, qui ont départagé le “soleil” sur la planète. La répartition en 24 fuseaux horaires mondiaux s’est progressivement établi entre 1879 et 1884, coupant le temps en tranches.

Reste encore que le mouvement des planètes pouvait marquer un écart entre la réalité vécu du temps et sa mesure. Désormais le signal horaire du midi est établi par les horloges atomiques du CNRC (Centre National de Recherches du Canada), avec une précision au millième de secondes.