Voler des données numériques ou fuir avec la caisse. Un bref historique

Paul-Henri Hudon

HISTOIRE – À défaut de voler les NIP, les “identifiants”, les codes de sécurité et les cartes de banque et les identités, comme les cyber voleurs modernes, il était facile autrefois d’empocher les liasses de billets, ou de fuir avec le coffre-fort. Nous ne parlerons pas de braquage de banques.

Sont bien connus les Paul Bertrand, les Georges Lemay (Assaut à une banque Nova Scotia à Montréal en 1961), ou les R. W. Dickin (Défalcation de 80 000 $ en 1930 à la Banque de Montréal). Nous rappellerons quelques fugues bancaires survenues près de nous dans notre courte histoire.

-Bayne Johnston quitte un jour la Banque Impériale de Montréal en 1958, après avoir emporté sous le bras, ou dans ses bas, une somme de 260 000 $, équivalent à 2 millions aujourd’hui.

Encore plus près, des personnages connus à Chambly ont été suspectés, auteurs ou littéralement victimes de délestage bancaire. Voyons:

-Josuah Henshaw, un Américain, s’installe à Chambly vers 1810-20 dans la région de l’île Ste-Thérèse. Or, on le suspecte aux États-Unis d’avoir fugué peu après un vol de banques de 14 000 $, commis justement dans l’édifice qu’il partageait avec le banquier. Mais il semble avoir été l’objet de faux soupçons.

-Edme Henry est un réputé notaire de La Prairie. Jouissant de la confiance de ses pairs et des ses employeurs, il avait accumulé des fonds bancaires, dans un “coffre-fort” où s’entassaient les épargnes, les revenus de son office, les rentes des seigneurs (N. Christie Burton). Il avait été l’agent d’affaires du seigneur de Chambly.

-Edmund (Edme) Henry (c1758-1841) notaire de Laprairie et autres lieux, procureur de Napier Christie Burton, “s’était livré d’abord au développement foncier, et a maintes affaires commerciales avant de fonder à La Prairie en 1837 la Henry’s Bank qui possède une succursale à Montréal. Ce fut un désastre. Le directeur général déguerpit avec la caisse évaluée à près de 130 000$ l’obligeant à déclarer faillite la même année”.

-Charles-F. Porlier. La désertion en 1897 de M. Charles-F. Porlier, maître de poste de Sainte-Cunégonde. Le fugitif était établi à Ste-Cunégonde depuis au-delà de vingt ans. Employé comme commis dans un grand magasin de nouveautés, nommé greffier de la cité en 1881 où il resta trois ans. En 1893, rappelé par le conseil municipal, il a quitté le service municipal de 1er mars dernier (1897) (Fraudes aux environs de 400 $ ou 500 $). En difficultés financières, il était joueur et il a dissipé ses revenus de maître de poste et le secrétaire de la Montreal Water & Power. Il a été suspendu après enquête secrète de la Cie le 1er novembre 1897. On croit que M. Porlier s’est réfugié aux É.U. Son épouse vend ses meubles au 3131, Notre Dame, à Montréal. (La Patrie, 3 décembre 1897).  Charles Porlier provient d’une honorable famille de Chambly.