Vente de l’église de Marieville

André Corbeij

MARIEVILLE – Près d’une centaine de personnes, dont plusieurs élus municipaux, ont répondu à l’invitation de la Fabrique de la Paroisse de Marieville vendredi soir dernier, pour participer à une soirée d’information et de consultation sur l’avenir de l’église Saint-Nom-de-Marie, dont la rumeur de vente est de plus en plus persistante.

La rencontre avait pour but de permettre aux paroissiens de connaître l’état du dossier,  pour recevoir la même information sur la réalité financière de la paroisse, et pour mettre un terme aux rumeurs qui pourraient venir parasiter le dossier.

L’église vit une situation critique. Le parement de l’un de ses clochers s’est déjà effondré. Le coût de la restauration d’urgence sur l’église est estimé plus de un million de dollars. Les coffres de la Fabrique ne peuvent soutenir à court et moyen terme la réalisation de ces réparations essentielles à la sauvegarde et à l’intégrité du bâtiment.

« Tous conviendront que la situation est critique. Peu importe les solutions ou les projets qui pourraient permettre le financement des travaux de réparations à court terme, l’entretien quotidien et l’opération annuelle de cette cathédrale vont continuer de générer des défis financiers pour quiconque s’en porterait acquéreur », nous a mentionné le conseiller municipal Sylvain Lapointe, qui a assisté à la soirée.

Au sujet de l’intention de vente de l’église, M. Lapointe mentionne que le défi sera grand pour trouver un acquéreur. « Il y aura une décision d’affaires importante à prendre. Le débat devra se faire en dehors de toute l’émotivité que suscite le dossier. Qui sera intéressé à acheter une cathédrale de cette dimension ? Oui, il y a plusieurs églises qui ont été transformées par le passé. Mais elles avaient le tiers de la grosseur de celle de Marieville », poursuit M. Lapointe.

Selon ce dernier, la communauté devra aussi faire face à une nouvelle réalité. « Sommes-nous prêts à le faire ? Avons-nous les moyens et la volonté de nous investir pour assurer la pérennité de ce grand bâtiment et soutenir les bénévoles du conseil de Fabrique ? », se questionne-t-il.

Pour la suite, la Fabrique prendra acte des projets qui vont émerger de l’intention de vente. Puis ce sera à l’évêché d’avaliser l’intention de vente, aux vus des offres qui seront faites. La Ville de Marieville a donné un appui moral à l’accueil de nouvelles propositions.

Rappelons que l’église de Marieville qui contient 1000 places, a 100 ans. Lors de son inauguration aux débuts des années 1920, la population totale de la ville était d’un peu plus de 3000 âmes.  Parmi les raisons invoquées par les aïeux sur les raisons de bâtir une église aussi imposante, on note le caractère géographique central de Marieville qui, au début du 20e  siècle, était vu comme un chef-lieu au niveau économique, commercial et industriel, en Montérégie.

La grande question de l’heure sera également de savoir si, advenant le cas que l’église soit vendue pour 1 dollar, il y aura 1,5 millions à débourser pour protéger son intégrité et sa sécurité à moyen et long terme, en plus des fonds supplémentaires pour assurer une éventuelle transformation.

Un dossier à suivre…