Une nouvelle année débute à Chambly, sans capitaine ?

André Corbeij

CHAMBLY – Plusieurs médias en ont fait leurs choux gras au lendemain de la dernière séance du conseil municipal de la Ville de Chambly du 15 janvier. La première devant marquer le retour très attendu du maire Denis Lavoie, dont le congé pour maladie signifié par son médecin à la mi-novembre 2018, devait prendre fin ce 12 janvier.

Le principal intéressé a brillé par son absence, au grand dam de citoyens qui s’attendaient à le voir répondre à leurs nombreuses questions, dans la foulée des événements qui ont menés aux révélations troublantes entendues à l’émission Enquête, à la télévision de Radio-Canada du 22 novembre dernier et sur le dossier de la démolition de la maison Boileau, ordonnée le jour même par la direction générale de la Ville de Chambly.

La réponse obtenue par l’opposition au sujet de l’absence du maire aura été : « Monsieur Lavoie est en congé de maladie. Je ne vous donnerai pas d’autres réponses », a lancé le maire suppléant Jean Roy.

Une réponse qui aura surpris la presse locale, qui est toujours informé par courriel du départ en congé du maire pour cause de maladie. Cette fois, l’édit de la prolongation dudit congé de maladie n’a pas été relayé, du moins, pas en ce qui nous concerne.

Le maire suppléant Jean Roy

Des observateurs de la scène politique municipale à Chambly ont fait part sur les réseaux sociaux de leurs interrogations sur l’interprétation de la notion de «congé de maladie», questionnant les sorties publiques du maire pour faire connaître sa position suite au reportage de l’émission Enquête via une publicité signée de sa main parue dans un hebdo local et des entrevues accordées, alors qu’il devrait être en congé pour soigner un cancer à la gorge qui l’accable depuis 2009.

Une conseillère du parti de l’opposition, Alexandra Labbé, qui publie régulièrement sur une page Facebook un billet au lendemain les séances du conseil municipal pour informer les électeurs de son district (du Canton) et les citoyens de Chambly, fait encore état de «tensions» palpables et d’absence de réponses faites aux questions posées par des citoyens lors des assemblées publiques.

Elle y va d’une charge en règle contre le maire, qui,  par son absence, rejetterait « l’odieux de ce qui se passe à ceux qui restent pour garder le fort : la maire suppléant, la direction générale et même le conseil en son ensemble », écrit-elle dans son billet.

La conseillère du District du Canton Alexandra Labbé

Rappelant les événements d’Enquête et la démolition de la maison Boileau qui, dans la foulée ont mené à la signature d’une pétition qui a recueillis 6000 noms pour la mise en tutelle de l’administration municipale;  et en l’absence du maire, elle s’interroge maintenant sur la voie à suivre.

« …ce dont nous sommes témoins laisse présager le pire, un bateau qui navigue sans capitaine est voué au naufrage, surtout lorsque l’on vogue en eaux troubles et que le vent se lève. Il est plus que temps que les citoyens soient rassurés et que quelqu’un se place aux commandes du navire. Chambly a bien besoin qu’on lui propose une trêve dans cette tempête et que l’on donne des réponses quant à la destination de cet inquiétant voyage», conclut-elle.

Photographies : André Corbeij © / Journal le Montérégien Inc. / Reproduction interdite