Paul-Henri Hudon
HISTOIRE – Les boulangers qui se sont succédé au fort de Chambly sont peu connus. Les registres font mention d’un certain Jean Dagert (ou Dagesse) (c1722-1800), époux de Marie-Anne Drouillard (1735-1809), qui était à la même époque “boulanger au fort Saint-Jean” . (PRDH, St-Joseph, b.15 février 1759). À Chambly, nous connaissons Louis Courtin.
Louis Courtin avait d’abord été “colporteur et coureur des côtes” sur la Côte-du-Sud en 1755. Ce marchand ambulant était alors au service du négociant Jean-Baptiste Bonenfant (1713-1797) de Rivière-Ouelle. Lesquels tenaient commerce sous l’association de Pierre Claverie, un suppôt de l’intendant Bigot. L’accès à son poste de boulanger dans le fort de Chambly n’est pas étranger à ces influences de haut niveau. Cet emploi de boulanger assurait un revenu de quelque trois cents livres annuel.
La Grande Société de Bigot, Péan, Cadet, Martel et consorts étendait son empire jusqu’à Chambly. Ainsi Pierre Boileau, “entrepreneur des ouvrages du Roi” et Joseph Paradis, signaient des contrats de fournitures avec Michel Cadet. Vers 1765 Courtin quittera Chambly et on le retrouve dans les Pays d’en-haut, d’où il revient vers 1773.
Louis Courtin,”maître-boulanger au fort” (Antoine Grisé, 9 août 1760: inventaire de Louis Courtin) avait achèté d’Amable Boileau “un emplacement au faubourg St-Jean-Baptiste, d’un arpent de front par la profondeur, situé entre les deux chemins qui vont au portage (aujourd’hui rue Richelieu et avenue Bourgogne), borné d’un côté à Jolibois et d’autre côté à Alexandre Taupier, avec une maison de pièces sur pièces de 18 pieds par 14, couverte en planches, avec cheminée de pierres, la dite maison bien logeable, avec trois petites étables, plancher haut et bas, aussi logeables pour les animaux… pour la somme de 275 livres, dont 137 payées en bonne monnaie ayant cours.” (Antoine Grisé: 5 avril 1763).
Louis Courtin (c1731-1780), avait épousé en premières noces Marie-Anne Chaloult (1730-1760) à Québec le 22 février 1756. Elle est la fille de Pierre Chaloult, “maitre-boulanger“. Courtin aurait appris son métier de boulanger sous la supervision de son beau-père. Devenu veuf, il épousera à Chambly Angélique Monty (1742-1810) le 22 mai 1761.
De ce mariage naitront neuf enfants: Marie-Marthe Courtin (1762), Angélique (1763), Pierre (1765), Catherine (1766) “inhumée à Montréal dans le cimetière des Pauvres“, Marie-Marthe (1767). Cette dernière serait “née dans un canot sur les lacs“, selon le généalogiste Tanguay, et baptisée à Détroit le 24 octobre 1767. Maguerite (1768), “baptisée à la paroisse St-François-Xavier à Post Vincennes, Indiana”.
Marie Courtin (1776) “inhumée à Longueuil“, Madeleine (1778). Cette dernière épousera Pierre D’Amours, “boulanger“, en 1810. On trouve aussi le mariage de Jean-Baptiste Courtin (c1780) célébré à Montréal, le 25 février 1811, avec Marie-Julie Sarrazin.
Références :Louis Courtin et Angélique Monty par Paul-Henri Hudon dans L’Ancêtre, octobre 2000.
Schmilt, J. P. La Paroisse Saint-François-Xavier à Post Vincennes, Indiana