Stupeur et tremblements sur Chambly !

CHAMBLY – Les révélations troublantes dévoilées par d’ex-employé(e)s municipaux sur un climat toxique qui régnerait à la Ville de Chambly, à l’émission Enquête, sur les ondes de Radio-Canada, ont provoqué moult réactions au cours des dernières 48 heures.

Un enregistrement où l’on entend le maire Denis Lavoie invectiver un responsable du soccer mineur de Chambly pour faire congédier un entraîneur n’a laissé planer aucun doute sur la nature de l’intervention. Sur les ondes de Radio-Canada, la ministre des Affaires municipales, Andrée Laforest a indiqué qu’elle avait demandé à la Commission municipale de se pencher sur le dossier.

«J’ai trouvé la conversation du maire assez spéciale. Le fait qu’elle soit rendue publique, ça permet aux citoyens de voir ce qui se passe. À ce moment-ci, nous, nous sommes-là pour lever le drapeau pour dire qu’il y a peut-être quelque chose et qu’il faut absolument se pencher sur cette situation-là», a lancé la ministre. «Mon rôle aujourd’hui, a été de demander à la commission et au commissaire à l’intégrité de se pencher sur l’histoire de la Ville de Chambly. Je veux rassurer les citoyens de Chambly. Des démarches sont entamées. Des personnes ont été mandatées pour faire la lumière sur cette histoire et lancer un message clair aux élus : ils doivent être irréprochables, et ce, dans l’intérêt des citoyens.»

Autre sortie publique que celle de M. Christian Huppé, le chef intérimaire de Démocratie Chambly, le parti de l’opposition officielle, dans une lettre cosignée par ses conseillers Alexandra Labbé et Mario Lambert, qui siègent présentement à l’Hôtel de Ville de Chambly et qui dénoncent depuis plusieurs mois des tensions au sein de l’appareil municipal.

«Les témoignages entendus hier à Enquête sont troublants. Démocratie Chambly s’indigne d’une telle attitude et réclame que cette situation inacceptable soit prise au sérieux par les autorités. Ceux qui ont soutenu et soutiennent Denis Lavoie doivent faire leur examen de conscience rapidement et prendre une position claire devant ces révélations. Personne ne devrait tolérer ni encourager un tel comportement», ont mentionné les cosignataires.

André Lajoie, secrétaire général de la Fédération des employées et employés de services publics FEESP-CSN, a fait savoir par voie de communiqué que son organisme a demandé au ministère des Affaires municipales de « prendre ses responsabilités » dans le dossier, ajoutant que «de l’intimidation vécue par certains cols blancs était connue de tous.»

En réaction au reportage d’Enquête, le maire Denis Lavoie a réagi sur sa page Facebook affirmant qu’il emploierait les mêmes mots pour aller à la défense des enfants de Chambly. «J’assume pleinement les mots d’église utilisés et je n’hésiterai pas à recommencer s’il le faut. Je vais me battre jusqu’à la mort pour le faire», a-t-il écrit.

Pour plusieurs acteurs et observateurs du monde municipal à Chambly, ces révélations entourant un climat toxique vécu par des employés municipaux étaient donc un secret de polichinelle. Il sera intéressant de surveiller au cours des prochaines semaines les conclusions de l’enquête de la Commission municipale, à la suite des témoignages recueillis auprès des personnes concernées.