Le sport étudiant et la génération millenium

MARIEVILLE – Accroc aux nouvelles technologies; recherche de la célébrité instantanée sur les réseaux sociaux; vie sociale effrénée, quête d’un emploi bien rémunéré à un âge de plus en plus précoce… épanchement de sa vie privée sur Instragram. Doit-on s’inquiéter d’une baisse d’intérêt des jeunes pour le sport de compétition dans nos écoles ?

Samedi dernier, le Journal Le Montérégien s’est rendu à Marieville sur les lignes de côté d’une équipe de football scolaire cadet, pour prendre le pouls d’un entraîneur et pas le moindre, Serge Leduc, qui effectue un retour inattendu au sport étudiant après une sabbatique de trois années.

«Les planètes étaient alignées cette saison pour que je revienne coacher. J’avais du temps à donner. C’est moi qui ai proposé aux Griffons (cadets) de revenir comme responsable des receveurs de passes. Je savais que Mario (Blais), qui se dévoue corps et âme depuis le début avec l’équipe, avait besoin d’aide. Je dois vous avouer que j’ai pris une longue pause du coaching parce que j’étais épuisé d’en donner plus que les joueurs», explique Serge Leduc.

Retraité de l’enseignement depuis juin dernier après 33 années de bons et loyaux services, le Marievillois aura évolué au football scolaire pendant près de 42 ans. Il en a vu couler de l’eau sous les ponts.

M. Leduc a connu les années de gloire du sport étudiant. En 2007-2008, les écoles secondaires de Marieville et Saint-Césaire avaient chacune une équipe cadette complète. L’entraîneur-chef Michel Grisé pouvait compter sur 60 joueurs habillés aux matchs de ses Castors du juvénile.

Cette saison, Marieville et Saint-Césaire doivent additionner leurs forces pour composer leurs équipes respectives. Ces équipes comptent un peu plus d’une trentaine de joueurs. Le minimum requis pour fonctionner.

«Depuis plusieurs années, on observe une tendance. Les jeunes s’impliquent beaucoup dans le sport scolaire quand ils sont au premier cycle. Arrivés en quatrième secondaire, plusieurs décrochent. Le cellulaire, la copine, le permis de conduire, l’argent… Le problème des commotions cérébrales au football soulevé par les médias n’a pas aidé. Moi je pense qu’en éduquant les jeunes joueurs de football, en leur faisant comprendre que le casque protecteur n’est pas une arme avec laquelle ils peuvent frapper, on peut jouer au football de façon sécuritaire», poursuit Serge Leduc.

 

Serge Leduc

Lueur d’espoir

Ce qui a motivé le retour de Serge Leduc au football cette saison, c’est l’environnement et le talent émergeant au sein de cette surprenante jeune équipe des Griffons cadets de PGO, qui a présentement le vent dans les voiles. Elle  occupe le premier rang de sa ligue.

«Nous avons une très belle équipe cette saison avec beaucoup de vétérans «line backer’s» de plus de six pieds, qui font déjà saliver l’équipe juvénile. Nos porteurs de ballons sont excellents et nos receveurs de passes talentueux. Antoine Chabot, qui vient de commencer au football mesure 5 pieds 11 pouces. Il est hyper rapide. Quand les jeunes t’en donnent à la mesure de ce que tu leur transmets, le plaisir de coacher devient alors une parie de plaisir», conclut Serge Leduc.

Photographies: André Corbeij/Reproduction interdite ©