RSEQ Montérégie : du sport depuis 50 ans!

Dans le cadre du 50e anniversaire du RSEQ Montérégie, nous vous présentons des reportages sur les disciplines sportives qui ont marqué l’histoire de l’organisation. Ce moi-ci, nous souhaitons vous faire connaître l’évolution de quatre sports : le badminton, le handball, la gymnastique et l’haltérophilie.

(Sur la photo du haut. Une équipe de mini-handball championne de l’école de Ramezay à Marieville.)

Un reportage de Benoit Lussier

LONGUEUIL – Le sport en milieu étudiant, tel que l’on connaît, a vu le jour à la fin des années 60. À cette époque, les équipes étaient surtout regroupées selon leur proximité géographique.

Afin de bien coordonner ses activités, l’organisation avait divisé le territoire en quatre secteurs: le Sud-Est (commissions scolaires Honoré-Mercier, d’Avignon, Lignery), le Sud-Ouest (commissions scolaires Vaudreuil-Soulanges, Valleyfield, Huntingdon, Châteauguay, des Moissons), la commission scolaire de Chambly et le secteur anglophone (commission scolaires Bedford, Chateauguay Valley, South Shore).

Le premier calendrier sportif de la nouvelle Association régionale du sport scolaire Richelieu (ARSSR) a été établi en 1969 avec les disciplines suivantes : le handball, le badminton et la gymnastique. L’haltérophilie s’est intégrée à la programmation en 1975.

Une période marquante

La venue des Jeux olympiques à Montréal en 1976 a été un moment déterminant dans le développement du sport étudiant au Québec. L’ancien président de l’ARSSR, Monsieur Guy Giroux, s’est souvenu de ces années fastes.

«Les Jeux étaient en préparation. Le sport avait le vent dans les voiles. Nous étions bien reçus et entendus partout où nous allions. Nous parlions de sport et d’avenir. Les portes étaient grandes ouvertes ! Dans cette lancée, des subventions ont été octroyées à divers regroupements», a relaté M. Giroux.

Des débuts modestes en badminton

Selon Pierre Trudeau, ancien coordonnateur de la discipline pendant plus d’une dizaine d’années, les activités de badminton scolaire étaient surtout concentrées dans le secteur de Saint-Jean-sur-Richelieu, avec une cinquantaine de joueurs.

Un premier championnat interrégional a eu lieu le 31 mars 1973, à Salaberry-de-Valleyfield. Un modeste budget de 50$ avait été alloué à l’organisation de l’évènement. La première compétition provinciale s’est tenue sept jours après, soit le 7 avril 1973, à Cowansville.

Le badminton a permis la présentation de plusieurs compétitions depuis son implantation. Que ce soit en simple, en double ou en mixte, les jeunes ont pu participer, en plus de la saison régulière et des championnats, à deux tournois d’envergure. En effet, à compter de 1994, les athlètes ont eu la chance de prendre part à la Classique régionale et provinciale. Il s’agissait de deux épreuves présaison très populaires. Deux formules de jeu étaient offertes : individuel et par équipe. Le RSEQ Montérégie a mis fin à son tournoi en 2013.

Un sport en évolution

Au début des années 80, seules les catégories cadettes et juvéniles étaient au programme. L’ajout de deux sections (Chambly, Lignery) en 1986-1987 a permis une hausse substantielle de participation.

«À mon arrivée en poste en 1989, le badminton se jouait surtout sur le territoire de la commission scolaire des Hautes-Rivières, a affirmé la directrice générale du RSEQ Montérégie, Sylvie Cornellier. J’avais demandé à Josée Plante, enseignante au Collège Français, de m’aider dans le recrutement d’équipes sur la Rive-Sud. Par la suite, les écoles du Sud-Ouest et les collèges privés ont intégré nos ligues», a précisé Mme Cornellier.

Un sommet de participation a été atteint en 1995-1996 avec 941 élèves-athlètes du secteur secondaire. Ce record tient toujours. Par ailleurs, le primaire a collaboré à l’augmentation du bassin de joueurs, notamment en 2004-2005 avec une participation de 668 jeunes dans les manifestations sportives, provenant des commissions scolaires des Hautes-Rivières et des Grandes-Seigneuries. La South Shore Interscholastic Athletic Association (SSIAA) a également contribué à l’essor du badminton dans la région grâce à ses activités destinées aux élèves du primaire.

Du badminton pour les couche-tard

«Le championnat régional a déjà été présenté un soir de semaine contrairement à ce qui se fait actuellement. Nous avons eu une finale en juvénile masculin qui s’est terminée à 1h du matin. Je me souviens d’avoir eu plusieurs appels téléphoniques de la part des parents le lendemain», a lancé M. Trudeau.

Des éducateurs engagés

«Plusieurs personnes ont travaillé fort pour mettre sur pied des équipes. Je pense à Denis Robert (É.S. Jean-Jacques-Bertrand), Claude Saint-Pierre (É.S. Marcellin-Champagnat), Richard Fortin (É.S. Beaulieu), Gilles Desaulniers (É.S. Louis-Philippe-Paré), Sylvain Jacques (É.S. Magdeleine), Lars Hansen (Centennial H.S.), Josée Plante (Coll. Français), Nicole Gagnon (Pol. Marcel-Landry) et Sébastien Fafard (Coll. St-Paul) pour ne nommer que ceux-là», a raconté M. Trudeau.

Du handball de haut calibre en Montérégie

Les balbutiements de la discipline sont apparus en 1 lors d’un camp d’été de l’Université d’Ottawa où plusieurs enseignants en éducation physique y étaient inscrits. Des Européens, bien en avance sur le coup, y participaient également. C’est à ce moment que l’apprentissage des rudiments a commencé.

Selon Jacques Francoeur, enseignant en éducation physique à l’école secondaire La Magdeleine, c’est Graham Neil, de Massey-Vanier High School, qui a généré l’intérêt pour ce sport dans la région.

«Ce sont surtout les conseillers pédagogiques et les enseignants en éducation physique qui ont participé à la création des ligues. À ce moment-là, nous étions peu nombreux dans l’organisation et aussi, peu nombreux à y croire ! Sans aucun doute, la Montérégie a été le berceau du handball scolaire au Québec», a-t-il confié.

Le handball s’est épanoui grâce à des gens passionnés. Pensons, entre autres, à Alain Gaucher, Bermond Normand, Yves Lareau et Jean-François Grimala (membre du Temple de la renommée du handball canadien). Ces derniers sont d’ailleurs à l’origine du Club de handball Champlain en 1973.

Selon Jean-François Grimala et Yves Lareau, d’autres férus du petit ballon ont permis de développer la discipline dans les quatre coins de la Montérégie. Certains ont œuvré pendant plusieurs années. Sans être une liste exhaustive, nous pouvons nommer Robert Choquette, Pierre St-Martin, Claude Gauthier, Yvon Landry, Luc Benjamin, Luc Parent, Pierre Désormeaux (membre du Temple de la renommée du handball canadien) et Daniel Chevalier. Du côté des arbitres, il y a eu Pierre Gauthier, Claude Lalanne, Fernand Kirouack et Vianney Simard.

Nos élèves-athlètes se sont rapidement imposés. En effet, la région a remporté les provinciaux en 1970-1971, 1971-1972, 1972-1973, autant chez les garçons que chez les filles, dans la catégorie «ouverte». De 1983 à 1997, les équipes de notre territoire ont été des abonnées du podium provincial.

Le handball a connu ses heures de gloire dans les années 80 avec près de 700 élèves-athlètes inscrits aux activités du réseau.

Un moment historique

L’Association a présenté le premier championnat provincial, le 30 janvier 1971, à Châteauguay. La victoire du Richelieu s’est avérée décisive et convaincante. Plusieurs se souviennent de cette finale qui a eu lieu pendant la célèbre «tempête du siècle». Selon Guy Giroux, ce fut toute une aventure !

«On ne voyait rien. On était pris et il était tard. La délégation a été hébergée chez une famille allemande anglophone pour la nuit. Nous avons été rescapés le lendemain matin par un club de motoneigistes. Les bancs de neige étaient à la hauteur des fils électriques!», a-t-il raconté.

Du handball pour les plus petits

Le mini-handball a été introduit dans les années 80 par les manifestations sportives des commissions scolaires. Puis, une ligue a été mise en place en 1993-1994. Le premier championnat régional primaire a été présenté le 5 avril 00, à l’école secondaire La Magdeleine, avec la participation d’une dizaine d’équipes.

En 2005-2006, on ne dénombrait pas moins de 1850 joueurs de mini-handball, provenant des commissions scolaires des Hautes-Rivières, des Grandes-Seigneuries et du SSIAA.

Un sport en mutation

En raison d’une mésentente entre la Fédération du sport étudiant et la Fédération québécoise de handball, les ligues ont pris une pause de 1998 à 2006. Le championnat régional de 1998 est devenu un tournoi «invitation».

Les ligues sont réapparues cinq ans plus tard. En 2011-2012, cinq équipes des Cantons-del’Est ont complété les rangs des ligues cadettes et juvéniles. De 2012 à 2016, seules des équipes benjamines participaient aux activités de l’Association. Les joueurs cadets ont été de retour en 2016.

De la Montérégie aux Olympiques

«Je crois que la moitié de l’équipe canadienne de 1976 était composée des joueuses issues de notre réseau. Et il y a eu quatre joueurs de la région dans l’équipe masculine. Ce sont des jeunes qui ont participé à nos ligues. Nous étions fiers de ça», s’est rappelé M. Giroux.

L’équipe féminine olympique de 1976 était composée de Danielle Chénard, Denise Lemaire, Johanne Valois, Lucie Balthazar, Mariette Houle, Monique Prud’homme, Nicole Genier et Nicole Robert. Toutes ont été nommées au Temple de la renommée du handball canadien. Ces athlètes ont marqué l’histoire en participant à la première compétition olympique féminine de la discipline.

Les quatre représentants de la Montérégie sur l’équipe olympique étaient : Pierre Ferdais (capitaine), Danny Power, Claude Viens et Pierre St-Martin. Tous ont été élus au Temple de la renommée du handball canadien. Après leur fructueuse carrière comme joueur, certains sont revenus dans la région à titre d’entraineurs.

Notons également le passage des athlètes suivants au sein de notre réseau : Marie-Pierre Donati et Dominique Boivin (JDLM), membres de l’équipe nationale lors des Jeux panaméricains de 1995. Dominique Boivin a été intronisée au Temple de la renommée du aussi marqué son sport. Ce dernier a fait partie de l’équipe nationale pendant plusieurs années. Il est maintenant l’entraineur de l’équipe nationale féminine des États-Unis et de la formation masculine de Grand Poitiers, en France.

La gymnastique : entre le civil et le scolaire

Dans les trois catégories, novice, intermédiaire et avancée, les élèves-athlètes devaient exécuter des épreuves parmi les disciplines suivantes : au sol, à la barre fixe, à la poutre, au cheval-sautoir, au cheval-arçons, aux anneaux, aux barres parallèles et aux barres asymétriques. Les exercices étaient imposés.

Lors du premier championnat provincial, disputé le 24 avril 1971, à la Polyvalente Deux-Montagnes, neuf régions étaient au rendez-vous : Rosemont, Laurentides, Richelieu, Bourassa, Lac St-Louis, Cantons de l’Est, Outaouais, Nord-Ouest et la Côte-Nord.

L’ARSSR a présenté le deuxième championnat provincial à la Polyvalente Chanoine-ArmandRacicot de St-Jean-sur-Richelieu, en mars 1972, avec plus de 220 participants. Un budget de 5300$ a été alloué pour réaliser l’évènement. La délégation du Richelieu a gagné la compétition avec les grands honneurs. Terry O’Connor dans la catégorie A et Daniel Mantion dans la catégorie B se sont particulièrement démarqués !

Une influence certaine

Selon la Fédération de gymnastique du Québec, la discipline a évidemment profité des Jeux olympiques de Montréal pour accélérer sa croissance. Il suffit de penser à l’incroyable effet de la performance de Nadia Comaneci sur les jeunes.

De 1977 à 1984, la pratique de la gymnastique a poursuivi son essor. La Fédération s’est associée au milieu scolaire pour tenir conjointement des activités de formation. Les résultats ont été probants. En 1984, le Québec comptait plus de 24 clubs de gymnastique et neuf d’entre eux provenaient de la Montérégie.

Michel Charron (fondateur du club Gym Richelieu) et Gabriel Savaria, deux enseignants en éducation physique à l’école secondaire André-Laurendeau de Saint-Hubert, ont participé activement au développement du sport. Il n’était pas rare de voir les entraineurs offrir cinq séances de deux heures par semaine.

Quelques écoles primaires ont intégré la gymnastique à leur horaire et ont même fait partie des championnats régionaux en 1981-1982. Un sommet de participation a été atteint en 1986-1987 avec 289 athlètes inscrits.

Une présence remarquée aux championnats provinciaux

Au championnat provincial de 1977 à Amos, l’équipe du Richelieu, composée de 47 gymnastes, a mérité 28 médailles et quatre trophées. Évidemment, la région a terminé au premier rang du classement combiné et a reçu le prestigieux trophée de l’Association des parents catholiques du Québec ! Selon La Presse Rive-Sud, il s’agissait d’une «extraordinaire handball canadien. Un ancien de l’école secondaire La Magdeleine, Christian Latulippe, a luiperformance».

La Montérégie s’est bien distinguée dans l’histoire des compétitions provinciales, finissant régulièrement sur le podium dans les années 80 et 90, autant du côté féminin que masculin. Une belle lutte avec les athlètes de Québec-Chaudières-Appalaches s’est dessinée au fils des ans ; les deux instances s’échangeant la première position du classement général.

Une fin abrupte

Une ébauche de ligue était sur la table en 1995-1996. Le projet n’a toutefois pas vu le jour. Et en raison d’une baisse importante de la participation, l’ARSER a offert la gymnastique pour une dernière saison en 2003-2004. L’expérience de la gymnastique scolaire en Montérégie aura duré 33 ans.

Les femmes et les hommes forts de la Montérégie

Le championnat provincial scolaire d’haltérophilie existe maintenant depuis ans. La Montérégie a accueilli l’évènement à 27 reprises. Nos athlètes ont toujours fait belle figure lors de cette compétition, plus particulièrement ceux de l’école secondaire La Magdeleine de La Prairie. Selon Bermond Normand, président de l’ARSSR de 11 à 1, la région exerçait une domination complète dans les deux épreuves de l’arraché et l’épaulé-jeté. Le palmarès des haltérophiles de la Montérégie est impressionnant. Le podium est même devenu une habitude au cours des années.

L’Association a mis sur pied une ligue en 1993-1994 avec 68 haltérophiles, divisés en quatre équipes. L’expérience n’a malheureusement duré qu’une seule saison.

Plusieurs élèves-athlètes se sont illustrés au fil du temps, et ce, à plusieurs niveaux. Les jeunes provenaient principalement de trois clubs : La Machine Rouge de Saint-Hyacinthe, le Club Gros Bill de La Prairie et le Club Fortius de Brossard.
Haltérophile Championnat provincial scolaire Jeux du Commonwealth Jeux Panaméricains Jeux Olympiques Michel Pietracupa (CAS, PHD) 1975 à 1977 1982 1983 1984 Jacques Demers (AL) 1976 1982 1983 1984 Yvan Darsigny (FAD, PHD) 1980 à 1982 1990-1994 1984-1992 Annie Moniqui (AP) 2003 à 2006 2010 2012 Marie-Eve Beauchemin-Nadeau (JDLM) 2005 2010-2014-2018 2007-2015 2012-2016 Tali Darsigny (PHD) 2011 à 2015 2018 Andréanne Messier (ESSJ) 2012 à 2016 2018

* La Polyvalente Hyacinthe-Delorme (PHD) était auparavant dans la région des Cantons-del’Est.