Qui connaît Charles Dion ?

 Paul-Henri Hudon

HISTOIRE – Jean-Baptiste-Charles Dion (1828-1918). En 1845, Charles Dion fréquente le collège de Chambly, où il obtient les premiers prix en composition, en lecture et en écriture. (L’Aurore des Canadas, 9 août 1845). Il y demeurera jusqu’à l’âge de 18 ans.  (Au recensement de 1871, à Montréal, il est célibataire). Il décèdera à Paris, France, le 13 août 1918, âgé de 90 ans. Sans descendants connus.

On trouve le nom de Charles Dion, engagé en qualité de trésorier dans l’Association des instituteurs, lors de la fondation de cette société. (La Revue Canadienne, 20 mars 1846). M. C. Dyon était deuxième professeur de français, d’histoire et de belles-lettres au collège de Chambly en 1847. (L’Aurore des Canadas, 7 décembre 1847). Charles Dion, photographe, s’installera à Montréal vers 1853. On le retrouve aux adresses suivantes : au 210, rue Notre-Dame (1859), aux 197 et 203, rue Saint-Antoine, puis aux 5 et au 7, rue Bonaventure, entre 1859 et 1866. (L’Ordre, 18 janvier et 16 décembre 1859). Il possède un studio de photographie, enregistré sous les noms de Charles Dion & Cie (1858), puis de Charles Dion & Frère (1864-1865). (La Minerve, 22 novembre 1862. SHSC le dossier Charles Dion, Boîte B-2, D-197). En 1862, il annonce une réduction de 40$ à 25$ pour des photographies à l’huile. Charles Dion et son frère, Joseph-Octave, habitaient au 5, rue Bonaventure en 1865.

«Sous le rapport artistique nous mentionnerons l’excellent atelier de photographie de notre ami C. Dion. Les portraits qui sortent des mains de M. Dion sont de véritables petits chefs-d’œuvre sous tout rapport. Nous avons eu tout récemment occasion d’admirer une photographie à l’huile qui était exposée dans ses salons. En vérité, rien ne pouvait surpasser ce cadre.» (L’Ordre, 16 décembre 1859).

Charles Dion, qui aurait étudié la médecine et la pharmacie pendant trois ans (vers 1850) chez le docteur Harding à Prescott, en Ontario, est qualifié d’artiste photographe en 1851 et 1857, (Charles-Gédéon Scheffer, 13 novembre 1857), de daguerréotypiste en 1860, (Lovell’s, 1860-1861), d’inventeur en 1877-78, (Lovell’s Directory, 1877-1878, page 380) et de physicien en 1882. (Registre de Saint-Joseph, 14 avril 1882). Dion aurait conçu un tricycle, ainsi qu’un système de freinage pour les trains qui s’apprêtent à franchir un pont ouvert. (La Minerve, biographie non signée de Charles Dion, 5 juin 1874). (Robert Prévost, Mémorial des Canadiens français aux U.S.A, Septentrion, 2003, 249 pages). Il serait aussi l’inventeur de plusieurs autres trucs, une quarantaine, dit-on, dont un système d’alarme contre les incendies, qu’il a commercialisé aux États-Unis; un avertisseur d’icebergs pour les transatlantiques. Et quoi d’autre ?

Tous auront deviné que Charles Dion est le frère aîné de notre célèbre Joseph-Octave Dion, conservateur du fort de Chambly. Deux types marginaux. La ressemblance est frappante.

Le 20 août 1865, on annonce que MM. Dion & Frère renoncent à la branche photographie pour se livrer entièrement à la fabrication de la sonnerie d’alarme inventée par l’un d’eux. Ils offrent à vendre ou à louer leur magnifique établissement de photographie au 7, rue Saint-Bonaventure. (La Minerve, 20 août 1865).

«Alarmes Dion. M. Dion fera une série d’expériences à l’Institut mécanique. (La Minerve, 23 septembre 1865). L’inventeur de cette importante découverte désire avoir des agents pour le placement de sa sonnerie d’alarme dans toutes les parties du Canada. S’adresser au no 7, rue Bonaventure. Sonnerie d’alarme Dion.» (La Minerve, 25 novembre 1865).