Quel type de barrage résistera aux débâcles ?

Paul-Henri Hudon

HISTOIRE – Le 30 novembre 1902, l’eau de la rivière Richelieu avait emporté deux cents pieds du barrage en béton servant à la centrale hydroélectrique. (voir Le Montérégien édition du 5 mai 2022)

À nouveau en 1904, le barrage est très abimé, les glaces, écrit-on, “ont emporté toute la partie perpendiculaire aux berges. Mais la Montreal Light Heat and Power fait reconstruire l’ouvrage. On revient à l’ancienne méthode du caisson rempli de pierre, avec un ancrage profond et de largeur impressionnante. La forme ressemble vaguement à celle d’un escalier à deux marches légèrement inclinées. La première marche située au niveau de la rivière est recouverte de plaques d’acier, et la deuxième, en contre-bas, (renforcée) de rails de chemin de fer où viennent s’écraser les blocs de glace, les brisant en plus petits morceaux”. Le pont du chemin de fer et celui des voitures furent endommagés.

M. Rodolphe Forget prétend que la compagnie (Montreal Light Heat and Power Company) n’est nullement responsable de la destruction des deux ponts de Chambly, car lorsque la compagnie a construit sa chaussée, elle a consenti à payer les frais d’élever le niveau des ponts et le Vermont Central a libéré la compagnie de toute responsabilité dans l’avenir.

Des nouvelles reçues de Chambly ce matin (4 avril) nous annoncent que la chaussée de la Montreal Light Heat and Power n’a subi aucun dommage par la débâcle…. M. Rodolphe Forget, interviewé hier, a dit qu’il n’y a aucun danger pour la chaussée de la compagnie à Chambly, non plus que pour ses usines.  …Il a fallu détruire en les brûlant les débris du pont qui a été emporté, afin de sauver les poteaux destinés à la transmission de l’électricité. Samedi (2 avril), les usines de Chambly fournissaient 22 000 chevaux-vapeurs, celles de Lachine, 10 000 et celles de Shawinigan, 6 000. (La Patrie, 4 avril 1904).

Illustration: Archives de la Société d’histoire de la seigneurie de Chambly, Fonds P-087 p185. Collection Hélène Harbec.