Plein-Sud présente Clément de Gaulejac: Les maîtres du monde sont des gens

LONGUEUIL – Plein-Sud, Centre d’Exposition en Art Actuel  présente l’exposition Les maîtres du monde sont des gens. Le vernissage aura lieu le samedi 21 mai de 13 h à 17 h en présence de L’artiste et de la commissaire, Le vernissage s’accompagnera du lancement du livre Entretiens #6 – La croisière ne s’amuse plus. Publié par la Galerie UQO, cet ouvrage bilingue (fr./ang.) abondamment illustré contient une longue correspondance entre Alain Deneault et l’artiste autour de l’exposition .

Commissarisée par Marie-Hélène Leblanc et présentée en partenariat avec la Galerie UQO, l’exposition Les maîtres du monde sont des gens met en avant une question entêtante : pourquoi est-il plus facile d’imaginer la fin du monde que celle du capitalisme ? Or, depuis plus de deux ans, et le brusque coup d’arrêt que la pandémie a imposé au cours « normal » des choses, cette question est devenue lourde d’une actualité et d’un sens nouveau. Nous ne savons pas si nous assistons à la fin du monde, mais une chose est certaine, nous vivons la fin d’un monde, et le nouveau peine à advenir. C’est l’énergie paradoxale de ce basculement que les œuvres de l’exposition tentent de restituer.

À la fois l’heure est grave, mais cette gravité donne trop d’emprise à l’esprit de sérieux sur nos vies. Ainsi, les maîtres du monde tels qu’ils sont représentés ne ressemblent pas à ce qu’ils sont dans la vraie vie. La figuration n’est pas réaliste, c’est une fantasmagorie qui tente d’attraper quelque chose comme le ridicule tragique d’une situation d’impuissance. Dans le monde des grandes fortunes, il semble exister la conscience inquiète d’une « insurrection qui vient », un cataclysme inévitable dont on ne sait pas s’il sera révolutionnaire ou climatique, mais dont on cherche à se prémunir en achetant des îles et des bateaux de luxe.

Dans l’exposition Les maîtres du monde sont des gens, l’artiste puise aux sources de notre sidération collective devant le mythe de la fin du monde et tous les monstres qu’il active. Le recours à une figuration atemporelle active par ailleurs un autre imaginaire, celui de la tragédie, et particulièrement cette constante du récit tragique qui veut que ce soit en essayant (en vain) de se soustraire aux prophéties qu’on réalise (le plus sûrement) leurs prédictions.

Initialement présentée à la Galerie UQO, l’exposition sera également montrée au Musée régional de Rimouski, du 9 février au 28 mai 2023.

Pour en apprendre davantage sur l’exposition Les maîtres du monde sont des gens, écoutez cet entretien audio d’Émilie Pelletier-Grenier avec Clément de Gaulejac produit par la Galerie UQO : share.transistor.fm/s/2cf5e19a

Notes biographiques

Artiste, auteur et illustrateur, Clément de Gaulejac vit à Montréal depuis le début des années 2000. Son travail d’artiste a été exposé à la Galerie de l’UQO (Les Maîtres du monde sont des gens, 2019), à Vox, Centre de l’image contemporaine (Les Naufrageurs, 2015), ainsi qu’à Axenéo7 (Monuments aux victimes de la liberté, 2015). Aux éditions Le Quartanier, il a publié Les artistes (2017), Grande école (2012) ainsi que Le livre noir de l’art conceptuel (2011) et, en 2022, Tu vois ce que je veux dire ? Illustrations, métaphores et autres images qui parlent dans la collection Terrains vagues des PUM.

Comme illustrateur, il collabore régulièrement avec différents journaux, revues et maisons d’édition et, depuis 2012, il produit des affiches en soutien à divers mouvements sociaux ou politiques. En 2021, il a été lauréat de la bourse de recherche de la Fondation Grantham pour l’art et l’environnement. Pour en savoir plus : www.calculmental.org et www.eau-tiede.org

Marie-Hélène Leblanc est directrice et commissaire de la Galerie UQO à l’Université du Québec en Outaouais depuis 2015. À titre de commissaire indépendante, elle a également produit des projets présentés tant au Québec, au Canada qu’en Europe. Chargée de cours à l’École multidisciplinaire de l’image à l’Université du Québec en Outaouais, puis enseignante au Département des arts du Cégep de l’Outaouais, elle a occupé les postes de directrice générale du centre d’artistes Espace Virtuel à Chicoutimi (BANG) et de directrice artistique du centre de production DAÏMÕN à Gatineau. Elle recevait en 2018 le prix relève de la Société des musées du Québec et en 2013, la Bourse Jean-Claude Rochefort pour le commissariat d’art contemporain de la Fondation de l’UQAM. Elle a siégé sur de nombreux conseils d’administration : elle fut notamment vice-présidente, puis présidente de l’Association canadienne des galeries d’art universitaires et collégiales (UCAGAC/ACGAUC) de 2017 à 2021, et elle est actuellement vice-présidente de Culture Outaouais.

Alain Deneault est un philosophe québécois, docteur en philosophie de l’université Paris-VIII en 2004 et directeur de programme au Collège international de philosophie à Paris. Il enseigne la philosophie et la sociologie au campus de la Péninsule acadienne de l’Université de Moncton, au Nouveau-Brunswick. Ses essais portent sur l’idéologie managériale, la souveraineté des pouvoirs privés et l’histoire de la notion polysémique d’économie. Il est l’auteur de Bande de colonsGouvernance et La Médiocratie (Lux), et il a fait paraître plusieurs essais sur les multinationales et les souverainetés de complaisance chez Écosociété ainsi que Rue de l’échiquier. Il a reçu les prix Richard-Arès, essai de l’année 2008, pour Noir Canada : pillage, corruption et criminalité en Afrique et Pierre-Vadeboncœur, essai de l’année 2014, pour le livre Paradis fiscaux : la filière canadienne, parus chez Écosociété.

L’exposition se poursuivra jusqu’au 9 juillet 2022. La Galerie Plein Sud est située 150, rue de Gentilly E. bureau D 0626, à Longueuil. J4H 4A9