Pierre Grisé, lieutenant-colonel de milice, négociant. Un remarquable oublié de Chambly

Paul-Henri Hudon

HISTOIREPierre Grisé (1763-1832) lieutenant-colonel de milice, négociant, est de la troisième génération de la famille Grisé, établie à Chambly. Il épousera Catherine-Claire Lévesque, fille de François Lévesque et de Catherine Trottier-Desauniers, à St-Denis le 23 novembre 1807. Par malheur,”Catherine Lévesque, épouse de Pierre Grisé, seule fille de l’honorable feu François Lévesque, ancien conseiller de Sa Majesté, décèdera à St-Denis le 20 mars 1809. Elle a succombé aux douleurs les plus cruelles de l’accouchement d’un premier enfant. Elle laisse un époux et trois frères (Montreal Gazette, 27 mars 1809), François, Louis, avocat et Pierre Lévesque… (notaire Dutalmé, 6 mars 1811: cession à Pierre Guérout). Pierre Grisé décèdera le 6 juin 1832 et sera inhumé dans l’église de Chambly. Étonnantes circonstances, le lieutenant colonel Grisé fut l’une des premières victimes de l’épidémie mondiale de choléra, qui a atteint le Bas-Canada en juin 1832. De plus il est décédé au manoir de feu Charles-Michel de Salaberry, chez sa veuve, Mme Marie-Anne-Julie Hertel de Rouville.

   Pierre Grisé, étudiant practicien demeurant à Saint-Charles, aspirant au notariat, s’était engagé à faire son apprentissage de notaire chez Jean-Baptiste Grisé, notaire, son frère, pendant cinq ans (Ignace Gamelin-Bourassa, 10 décembre 1789). Mais les projets du tabellion n’ont pas abouti. Notons que Jean-Baptiste Grisé (1757-1796), arpenteur et notaire, est décédé tragiquement à Montréal en janvier 1796. Il laissera une veuve Marguerite Biscornet-Caillé, qu’il avait épousée à La Prairie 16 octobre 1780, et deux enfants. Le notaire Jean-Baptiste Grisé sera inhumé inhumé dans l’église Saint-Joseph, le 1er février 1796.

René Boileau précise dans ses notes que “Jean-Baptiste Grisé est mort dans la nuit du jeudi au vendredi, 28 au 29 janvier 1796. François Janette qui est mort en même temps et dans la même chambre a été enterré à Montréal. On attribue leur mort à la vapeur du charbon ou braise que M. Grisé avait fait mettre dans sa chambre…” (René Boileau dans Zouaviana). L’inventaire des biens de feu Maître Jean-Baptiste Grisé est rédigé par le notaire François Leguay, le 17 février 1796.

Ces deux frères Grisé sont les fils d’Antoine Grisé dit Villefranche (1728-1785), major de milice à Chambly et notaire au même lieu, et de Françoise-Hyacinthe Marcoux (1734-p1787). Pendant la guerre de la Conquête, Antoine Grisé était “garde-magasin pour le Roi” au fort de Chambly.  Fonction qui lui a occasionné des ennuis judiciaires. Cette famille Grisé habitait sur l’ile aux Lièvres, (aujourd’hui l’ile Demers). On apprend que Mme veuve Grisé-Marcoux a dressé le partage de ses propriétés entre ses six enfants. (François Leguay, 19 mars 1786). Plus tard, on “vendra la moitié indivise de l’île aux Lièvres au Bassin de Chambly, avec la moitié d’une maison de 70 pieds de long, et un hangar propre pour le commerce… etc. S’adresser à Pierre Grisé ou au notaire Leguay.  (Montreal Gazette, 29 juillet 1799).

Antoine Grisé et Françoise Marcoux, mariés en 1754, avaient eu une descendance de quinze enfants, dont seulement six (soulignés) se rendront à l’autel de leur mariage: Françoise-Hyacinthe (1755-1755), Antoine-Raymond (1756-1756), Jean-Baptiste (1757-1796), Antoine (1759-1759), Antoine (1760-1760), Françoise (1761-1833), Pierre (1763-1832), René-Liboire (1765-1765), Marthe (1764-1816), Louise (1768-1769), Louise (1770-1841), Félicité (1771-1805), Antoine (1772-1773), Antoine (1774-1776), Geneviève (1775-1775).

Illustrations: Archives de la Société d’histoire de la seigneurie de Chambly: Reproduction du tableau de Louis Dulongpré représentant Pierre Grisé. L’original se trouve au musée Ramezay, Montréal. Dessin d’ancêtres, production et promotion Labatt