Pâques, masculin et féminin au singulier, aussi féminin au pluriel

Paul-Henri Hudon

HISTOIRE – Il y a Pâque juive et Pâques chrétiennes. On dira: « Fêter la Pâque », « joyeuses » Pâques », « faire ses Pâques ». Mais dans l’expression « jour de Pâques », celui-ci est masculin. Subtilités de notre langue ! Mais peu importe.

Le curé Mignault de Chambly écrivait: «Je n’attendais que la fin des Pâques pour avoir l’honneur d’écrire à Votre Grandeur. Je me suis rendu au bout, mais non sans peine, malgré les secours de M. Daveluy. Nous avons entendu à nous deux 1 658 pénitents, dont 360 se sont adressés à M. Daveluy. Il y a eu 1 300 hosties de consommées. Je crois que, si ce n’eut été des chemins qui ont été extraordinairement mauvais, la plupart des paroissiens se seraient présentés. Il n’y a que quelques malheureux qui ont trop d’esprit, ou plutôt qui n’en ont pas assez, pour avoir de la religion”. (Lettre datée de Chambly, 29 mars 1818,  à Monseigneur, évêque de Québec,  ADSJL, 1A-47). C’était une Pâque de pénitence, de conversion. L’occasion aussi d’une sorte de dénombrement des fidèles, une “assemblée générale” des croyants.

Quant à l’illustration au sourire glacé, tout jaune-citron et  rose-bonbon, elle illustre une autre Pâques. Celle du printemps, des premières fleurs, des oeufs et du chocolat. Noter le bibi-parachute assorti. Une Pâque marchande, commerciale. Une célébration vestimentaire.

Illustration Archives de la Société d’histoire de la seigneurie de Chambly, collection Charlotte Magaveny, P-087 p-154. Carte postale vers 1910.