Notre histoire du Canada, dans les années 1950

Paul-Henri Hudon

HISTOIRE – Plusieurs communautés religieuses se chargeaient de la production de livres scolaires dans les années entourant la Deuxième Guerre mondiale. Des livres d’arithmétique adaptés à tous les niveaux, des grammaires françaises, des traités de bienséance, des volumes de sciences naturelles, des cahiers d’exercices. Et j’en passe.

Les illustrations nous rappellent l’un des volumes d’histoire en usage dans les écoles de Chambly. Alors que l’épopée missionnaire polarise l’histoire du Canada. Nous sommes plongés dans la promotion des grands hommes, particulièrement des martyrs jésuites, mais aussi des Mgr de Laval, des Marguerite Bourgeois, et autres Marie de l’Incarnation.

La religion structurait le message historique. L’hagiographie tenait lieu de leçon, puisque la pédagogie se voulait exemplaire. Les grandes figures de l’État, Talon, Frontenac, Vaudreuil, Montcalm, étaient présentés comme des modèles de force et de vertu. Même les Louis-Hyppolite Lafontaine, les Georges-Étienne Cartier devenaient des références admirées. On alla même jusqu’à suggérer la béatification de Samuel de Champlain !!!

Le grand historien national, le chanoine Lionel-Groulx, avait tracé la ligne de conduite: L’histoire doit servir à l’édification de la jeunesse. Les personnalités choisies pour leur transcendance servent de phares. Le passé est une leçon de conduite, jusqu’à l’héroïsme salvateur, tel le sacrifice de Dollard des Ormeaux.

Bien sûr, Louis-Joseph Papineau, athée et non pratiquant, et les patriotes, ces désobéissants, les “Rouges” ces illuminés, étaient déclassés et démonisés.

Illustrations. Archives de la SHSC, Volume d’Histoire des F.I.C

Le livre de géographie de quatrième année, des Frères Maristes, propose une photographie du village de Saint-Mathias-sur-Richelieu.