Myriam Da Silva Rondeau, championne canadienne de boxe !

CHAMBLY – En septembre 2017, nous réalisions une entrevue avec la boxeuse Myriam Da Silva Rondeau. Elle avait fait un retour sur les moments difficiles qu’elle avait vécu. De multiples blessures et des défaites, ajoutés à de l’anxiété de performance l’avait acculée au pied du mur.

Il lui fallait prendre un temps d’arrêt, question de reculer pour mieux sauter. À la fin de notre reportage, une lueur d’espoir, quant à son retour parmi les meilleures boxeuses au Canada était perceptible.

Myriam participait la semaine dernière au Championnat canadien de boxe, à Edmonton. Elle a reconquis son titre sans équivoque chez les 69 kilos, remportant tous ses combats par une décision unanime aux comptes identiques de 5-0.

«J’étais bien préparé pour ce championnat. J’avais eu deux bonnes compétitions préparatoires au Québec avant de me qualifier pour les Canadiens. Nous avions des choses à corriger. Quand tu as le nez trop collé sur les petits détails négatifs, cela peut te nuire plus qu’autre chose», lance la boxeuse. «Le fait d’avoir reculer d’un pas, ç’a m’a permis d’avancer de deux.»

Myriam qui est enseignante à plein temps au primaire à Brossard, a dû réapprendre à gérer son horaire et la pression inhérente qui découlent de la pratique de plusieurs activités.

«Quand tu mets le pied dans les compétitions internationales, les objectifs viennent en conséquence. Parfois, on oublie de s’en fixer à court terme. Cette année, j’ai surtout appris vivre dans le moment présent. Pour moi, les entraînements c’est aussi important que les compétitions», explique Myriam.

Championnat canadien

Huit boxeuses étaient inscrites dans la catégorie de Myriam. Cette dernière a affronté dans des combats de trois rondes de trois minutes, Nikita Abbot, de l’Ontario, Carolyn Redmond, de l’Ontario et Amber Groome, de l’Alberta.

«Dans tous les combats, nous avons respecté à la lettre notre plan de match établi avec notre coach Danielle Bouchard. Au niveau la vitesse, des exquises et des déplacements. Le combat final contre Amber Groome était une reprise de mon premier titre canadien que j’avais remporté contre Groome, en 2011. C’était spécial de la revoir en 2018. Trois décisions unanimes dans la même semaine, je ne vous cache pas que ç’a fait du bien», lance Myriam.

Pour l’heure, la Chamblyenne s’octroie une pause bien méritée pour guérir un coquard sous l’œil gauche. Elle reprendra le sentier de l’entraînement. Prochaine compétition: les championnats continentaux des Amériques. «J’ai été parmi les meilleures au niveau international et mon but est d’y retourner. On se remet en marche», poursuit-elle.

En parallèle, elle poursuit sa carrière d’enseignante en adaptation scolaire à l’École du Secteur C, à Brossard. Elle a d’ailleurs entendu son nom retentir à l’intercom, saluant sa victoire au championnat canadien.

«Ç’a été un moment spécial pour moi. Les enfants voulaient voir la médaille et ils étaient très impressionnés. On m’a félicité à l’intercom. C’est un beau geste de ma direction de reconnaître les athlètes qui sont dans l’école. Une fille qui fait de la boxe, ça suscite beaucoup de curiosité. Les élèves se sont mis à faire des recherches sur le Net sur moi. Je trouve ça le fun parce que ça les invite à développer d’autres compétences. Le sport est devenu un pont de communication entre moi et les élèves», conclut Myriam.

Myriam Da Silva Rondeau (maillot rouge), en compagnie d’Amber Groome, de l’Alberta.

Photos : Gracieuseté