Mou comme de la tire Sainte-Catherine, disait-on, mais patrimoine culturel quand même.

Paul-Henri Hudon

HISTOIRE – Pour en avoir étiré, moi-même, étant enfant, je ne dirais pas que c’était mou. C’était plutôt collant sur les doigts, lent à l’étirement, accablant à l’extension … La tire Sainte-Catherine formée de mélasse, de sirop de maïs, de sucre blanc, de cassonade et de beurre, se prêtait toutefois à l’élasticité ductile, jusqu’à devenir blême comme de l’or, au bout de l’effort.

Ayant obtenu ce doré fibreux, restait encore à la découper en papillotes, enrouler les bouchées dans des lamelles de papier ciré (que ma grand-mère avait soigneusement récupérées lors de 25 novembre précédent). Et déguster dans les semaines suivantes.

C’est une tradition typiquement québécoise, je dirais un patrimoine culturel bien “habitant”, bien “enfirouapé”, tant par son histoire et sa particularité, que par sa simplicité. Que ce bonbon gouteux ait porté le nom de “klondike” ou de “kiss”, n’en fait pas moins un québécoise du cru, n’en déplaise à l’oncle Sam. Salut, Marguerite Bourgeois ! Bravo les Soeurs de la Congrégation de Notre-Dame à qui on doit cette recette de légende !

Le Musée québécois de l’agriculture et de l’alimentation à La Pocatière perpétue la tradition en faisant une démonstration de cette recette bien québécoise, le 25 novembre (Infodimache.com. Rivière-du-Loup). Cette coutume, en voie de disparition, ne pourrait-elle pas redevenir une célébration annuelle, façon de sucrer l’avènement de l’hiver ?

Illustrations: Internet.
Références: ↑ Francoeur, Jean-Marie, Genèse de la cuisine québécoise : à travers ses grandes et ses petites histoires, Groupe Fides inc., 2011, (ISBN 978-2-7621-3181-9)

La Cuisine raisonnée, Nouvelle édition abrégée, Éditions Fides, 2003