M. de Salaberry avait un voisin indésirable. Dominique Racicot

Paul-Henri Hudon

HISTOIRE – Dominique Racicot, maître-forgeron. (Joseph Demers, 29 janvier 1816; 10 juin 1816; 28 juillet 1817; 4 juin 1825; 28 février 1827) épousait Charlotte Darche dit Lartifice (1767-1815), veuve d’Antoine Gilbert, le 27 août 1799 et, en secondes noces (François Leguay, 25 août 1799), Charlotte Mailloux , le 16 octobre 1815, fille de Jean-Baptiste et de Marie-Anne Meunier-Lafleur.

Cette dernière lui donnera cinq enfants. Il habite sur un lot trop près de la résidence du lieutenant-colonel Charles-Michel de Salaberry. (René Boileau, 9 novembre 1816; Basile Larocque, 31 août 1840). Un voisinage qui lui vaudra bien des désagréments. Le Sieur De Salaberry, Compagnon du Bain, n’apprécie pas le prolétariat dégradant, ni les odeurs de charbon et le bruit des enclumes de ce maréchal ferrant trop près de son manoir.

Dominique Racicot (c1768-1842) et son épouse Charlotte Mailloux (1780-1850) avait accepté de vendre “à l’honorable Charles-Michel de Salaberry, compagnon du très honorable ordre du Bain, membre du conseil législatif, un emplacement, à prendre de forme irrégulière, borné devant au terrain de l’acquéreur, derrière et du côté nord-ouest au terrain du gouvernement, borné d’autre côté au terrain de Mme James Anderson avec maison et bâtiments“. “Cette vente a été effectuée par adjudication le 31 janvier 1825, à la porte de l’église St-Joseph, pour la somme de 2 425 livres, ancien cours, selon le certificat d’Alexandre Darville, et à charge de rembourser à William Yule la somme de 55 livres“. (Joseph Demers, 2 février 1825). Une vente à perte, puisqu’il avait acheté ce lot pour la somme de 2 640 livres. Selon ces informations, on peut situer la propriété du forgeron Racicot le long de l’actuelle rue Des Voltigeurs.

Or, il semble qu’on tarde à quitter les lieux. Charles-Michel de Salaberry Intime alors à Dominique Racicot, père, forgeron, l’ordre “de sortir immédiatement, lui et sa famille, de la maison qu’il occupe actuellement, qui appartient à M. de Salaberry… et de prendre les moyens les plus justes pour empêcher une nommée Charlotte Mailloux, son épouse, de commettre de ce jour à l’avenir aucun dommage à la dite maison et autres dépendances, soit en y mettant le feu, comme elle en a plusieurs fois menacé, ou autrement; enfin de donner bonnes et suffisantes cautions pour répondre des dommages qui pourraient être causés par la dite Charlotte Mailloux ou Dominique Racicot”. Réponse de Racicot: “Il ne donnera pas de caution, ni ne payera de dommages…” (Joseph Demers, 4 juin 1825, 28 février 1827. Basile Larocque, 31 août 1840).

Le maître-forgeron Dominique Racicot aura trois enfants de sa première épouse, Clémence, Denise et Dominique. Ce dernier, né en 1802, sera aussi forgeron. Il épousera Marie Millet le 8 février 1825. Mais on le retrouvera “cultivateur à la rivière Noire, ou à Russeltown, comté de Beauharnois“.