L’univers onirique de Daniel Paquet

 André Corbeij

CHAMBLY – En arts visuels, il n’y a pas d’âge pour laisser une bonne première impression. Parlez-en à l’artiste peintre Daniel Paquet, qui aura attendu près de trois décennies avant de présenter une première exposition solo.

Jeudi dernier, nous sommes allé à la rencontre du peintre au restaurant-événements La Croisée des chemins, à Chambly. L’artiste procédait à l’accrochage de ses tableaux.

On a pu profiter du moment pour en apprendre un peu plus sur le bonhomme, un véritable passionné de l’histoire de l’art moderne. D’ailleurs ses oeuvres fourmillent de citations et de clins d’œil, qui font que l’aficionado se sentira en terrain connu.

Mais au-delà de ces «emprunts», le propos et la touche du peintre demeurent très personnels; les thèmes abordés étant chers à l’artiste : souvenirs d’enfance ou des impressions retenues suites à des événements heureux ou douloureux.

Comme cette série de toiles réalisées au lendemain du décès du poète montréalais Léonard Cohen. Une trilogie aux titres révélateurs qui s’intitule Hallelujah, One Moment, Another Moment…

«J’écoute beaucoup de musique classique ou minimaliste quand je peins. De la musique ancienne et moderne, tel Arvo Pärt et Leonard Cohen. L’annonce de la mort de Cohen m’a beaucoup touché. Je possède tous ses disques, que j’ai écoutés en boucle. Pour moi, ç’a déclenché un processus d’introspection et je me suis mis à peindre des mosaïques. À 5 ans, j’avais été frappé par une lumière qui avait traversé un vitrail dans une église. Du coup, je suis devenu un fan fini de l’art sacré. Mon hommage à Cohen évoque un «Officium», une grande messe où l’on se retrouve dans un état contemplatif. Pour moi, la peinture est un lieu de recueillement», explique Daniel Paquet.

Originaire de Québec (Les Saules), et issu d’une famille nombreuse (19 enfants), Daniel Paquet a encore huit frères et huit sœurs en vie. Il travaille actuellement comme agent de relation humaine en santé mentale au CISSS Montérégie-Centre (Saint-Jean-sur-Richelieu). M. Paquet est un peintre autodidacte. Il a reçu sa formation en arts visuels sur le terrain.

De 17 à 28 ans, il court voir toutes les expositions à Québec. Il sera fortement imprégné par ses «rencontres» avec l’objet physique, mais aussi avec les œuvres reproduites dans les livres, notamment celles des automatistes, de Riopelle,  de Borduas, de Jean-Paul Lemieux, puis les expressionnistes abstraits: Jackson Pollock, Willem de Kooning et l’école de Paris, avec Nicolas de Staël. «Ma bibliothèque est remplie de livres d’arts. J’ai aussi étudié Matisse, Cézanne. Ç’a déteint sur moi et je me suis lancé en production», évoque le peintre.

Photographie : André Corbeij©/Journal Le Montérégien

L’exposition qui a cours présentement à Chambly retrace dix ans de création. Des tableaux de moyens formats. Des œuvres qui jouent sur deux tableaux à la fois où se mêlent figuration et abstraction. Daniel Paquet utilise principalement l’acrylique pour réaliser ses œuvres et parfois l’huile. L’architecture, la nature et les animaux sont très présents dans ses œuvres.

«Je viens d’une famille où l’on bâtissait une maison par année avec mes frères et mon père, qui était charpentier après avoir été agriculteur. La maison dans mes toiles, et mes personnages, souvent religieux, sont comme des «Songes» des réminiscences oniriques de mon passé fortement imprégné par le catholicisme», explique M. Paquet.

Tout le mois de mars et les deux premières semaines d’avril donc, le public est donc convié à La Croisée des chemins, pour aller à rencontre de l’univers onirique de Daniel Paquet.

La Croisée des chemins présente huit expositions d’art visuel par année.

Où : 3701, boul. Fréchette
Chambly, QC J3L 0M8

Renseignements : (450) 593-3336