Les troupes britanniques campent à Saint-Mathias – 23 novembre 1837 –

Paul-Henri Hudon

HISTOIRE – Après leur traversée de la rivière Richelieu, les “habits rouges”de Wetherall se rendent de nuit à Pointe-Olivier (aujourd’hui Saint-Mathias-sur-Richelieu). Sydney Bellingham raconte:

La nuit était froide, mais calme. On parvint à Pointe-Olivier vers trois heures du matin. Le colonel Wetherall décida de prendre un temps de repos. Je répliquai que j’aurais préféré rester dans les casernes de Chambly jusqu’au matin, mais, vu les circonstances, il était préférable de camper, vu que les troupes étaient à bout (knocked up).

Nous étions tout près d’une grande maison de pierre. J’ai su plus tard que M. Malhiot était le propriétaire. Je descendis de mon cheval et je frappai bruyamment à la porte. Pas de réponse. J’appelai un couple de sergents pour forcer la fenêtre de côté, pour faire un passage et aller ouvrir la porte d’entrée. Ce qu’ils firent. La maison était chaude et confortable. Selon le nombre de casquettes et de manteaux dans le passage, j’ai constaté que cette maison à deux étages était occupée.

Après avoir placé les soldats dans des maisons chauffées et avoir établi des gardes et des patrouilles, le colonel Wetherall, le capitaine Glasgow et les autres officiers, avec cinq artilleurs s’installèrent dans la charmante demeure de M. Malhiot. Ils furent gratifiés de rafraichissements et des lits confortables….

Le capitaine David et le cavalier Lovell ont patrouillé volontairement, chevauchant dans une boue glacée (iced slush and mud) de six à huit pouces de profondeur, pendant qu’une neige fondante se formait en glaçons sur leur costume…

Alors que le colonel Wetherall veillait sur la véranda,il dit à David et Lovell qu’ils pouvaient se retirer. “J’ai des gardes et des patrouilleurs bien placés de façon à prévenir toute surprise”. Le colonel était trop soucieux de la sécurité de ses soldats pour prendre du repos ou pour dormir. Il était toujours sur le qui-vive.

Il est difficile d’identifier le dénommé Malhiot, habitant de Saint-Mathias dont la maison fut réquisitionnée par les troupes britanniques. Nous pensons qu’il s’agit de François Malhiot, marié à Marguerite Massé, résident sur le lot no 7 du terrier Rouville. Raymond Ostiguy et Paul-Henri Hudon, “Saint-Mathias, un domaine en partage“, Cahiers de la seigneurie de Chambly, no 32, page 51.

Sources. Selon les Mémoires de Sydney Bellingham, aide de camp du colonel Wetherall

Illustrations: Les habits rouges du Royal Scotts Regiment. Portrait du colonel, sir George Augustus Wetherall (1788-1868).