Les métiers du métal à Chambly

Paul-Henri-Hudon

HISTOIRE – L’imaginaire collectif représente le forgeron comme un Hercule musclé, gros et fort. C’est à lui, qualifié de maréchal-ferrant, qu’on confiait le cheval afin de “ferrer” les sabots. Indispensable dans le village d’autrefois, le forgeron, aussi appelé taillandier, savait manier le métal, comme la ménagère savait pétrir le pain.  Le premier maître-forgeron connu à Chambly a été Joseph Pépin dit Laforce, qualifié de “forgeron du Roi“, marié à Marguerite Legrain (François Simonet, 20 novembre 1737).

Apparentés aux autres métallurgistes, comme les ferblantiers, les fondeurs, les serruriers, les mouleurs, les forgerons d’autrefois pouvaient fabriquer un soc de charrue, une hache à fendre le bois, des tenailles, des marteaux, des tranches, des poinçons, des couteaux, des pioches. Il fournissait aux charrons les frettes de roues, aux tonneliers les cercles de tonneaux, au boucher les pendoirs et crochets, à l’escrimeur le fleuret, à l’hôtesse la crémaillère domestique et l’espagnolette pour la fenêtre. Et combien d’autre commodités !

Aussi, on trouvera à Chambly des armuriers, métier rare, très spécialisé. Ils sont  invités à Chambly par la présence du fort et des casernes militaires. Les plus réputés à Chambly furent Ambroise Massé et Alexandre Darville.

Il y aura aussi à Chambly des fonderies, mues par l’énergie de l’eau, pour la fabrication de poêles comme celle des frères Findlay, la manufacture de pelles de Benjamin Draper et d’Ambroise Kent, voire même de produits d’aluminium.

Enfin, une longue tradition de ferblanterie. Des familles telles les Duhaime, et le clan des Masseleau dit Lajoie, ont fourni à la ménagère les chopines, les moules à gâteaux, les entonnoirs, les pots et théières. Et plusieurs autres outils en étain.

En 1765, la fabrique de Saint-Joseph paye neuf livres au “ferblanquier” Lajoie pour un bénitier. Et, en 1766, pour raccommodage du bénitier et d’une burette, 2 livres 5 sols. Encore en 1773, pour les bassin des fonds baptismaux, du bénitier et du jubé, 18 livres, 8 sols”.

Illustration: Opinion publique, 2 novembre 1871.