Le sou de la Sainte-Enfance

Paul-Henri Hudon

HISTOIRE – Le sou de la Sainte-Enfance. Qui, parmi les écoliers des années 1950 (et d’avant), ne se souvient pas d’avoir contribué à “l’achat” de “petits chinois” ? Nous avons tous sollicité nos parents de fournir des “cennes” pour le rachat des enfants orphelins, pour sauver des poupons de l’infanticide.

Ces enfants qu’on situait là-bas, quelque part, dans une univers lointain, un pays quelconque, où toutes les misères se rassemblaient. Ces petits chinois, symboles de pauvreté, archétypes nécessiteux, auraient pu être aussi bien des immigrés canadiens, des orphelins des guerre d’Europe, ou des rejetés des bidonville de Rio.

Peu importe, on donnait. On donnait mais avec une arrière-pensée, avec un doute. Le sou servait-il vraiment à “acheter” ?

D’autres, moins “miséricordieux”, des mères de familles nombreuses, déjà infortunées, bouclant avec peine les fins de mois, devaient se dire: J’ai bien assez de mes “p’tits chinois” à moi, à nourrir, à habiller. Passons pour cette fois-ci.

L’oeuvre de la Sainte Enfance a été fondée par un évêque français, qui a passé à Chambly en 1841. Mgr de Forbin-Janson, évêque de Nancy, primat de Lorraine, prédicateur de tempérance, avait même fait dresser un monument devant l’église Saint-Joseph à Chambly. Une croix dressée sur un socle. La croix est disparue, mais le socle existe encore.

Illustrations: Journal Le Sorelois, 7 décembre 1900, une mère et sa marmaille. Internet, Le fondateur de l’Oeuvre de la Sainte-Enfance, Mgr de Forbin-Janson.