Le premier collège de Chambly a t-il été boudé par le “grand monde” ?

Paul-Henri Hudon

HISTOIRE – Fondée en 1826, fermée en 1861, puis démolie en 1871, cette institution vénérable semblait peu attrayante pour les bien-pensant de Chambly.

Même si le collège de Chambly accueillait des étudiants anglophones et protestants, les enfants de l’influente famille Yule n’ont pas fréquenté l’établissement du curé Pierre-Marie Mignault. Il en fut ainsi des enfants de la famille de Salaberry, ceux de Charles-Michel et ceux de René-Léonide, qui poursuivront leurs études hors de Chambly, particulièrement au collège de l’Assomption.

C’est le cas de Léonide de Salaberry (30e cours) de 1857 à 1863. Il sera avocat. Salomon Théberge de 1842 à 1848, fils du forgeron Antoine Théberge, de Chambly, étudiera à L’Assomption entre 1842 et 1848. Futur prêtre.

Joseph Larocque (1808-1887), né à Chambly, qui deviendra deuxième évêque de Saint-Hyacinthe, a fréquenté le collège de Saint-Hyacinthe. À la suite de Joseph, Charles Larocque (1809-1875), son cousin, sera aussi évêque du même diocèse, après ses études au collège de St-Hyacinthe.

Bon ! Ces deux-là ont l’excuse d’être nés trop tôt, avant que le collège “Saint-Pierre” n’ouvre ses portes à Chambly. Mais le médecin et député Gédéon Larocque (1831-1903), né à Chambly, poursuit ses études au collège de St-Hyacinthe. Le futur sénateur Frédéric-Liguori Béïque (1845-1933) sera pensionnaire au collège de Marieville.

Quoi qu’il en soit, le collège de Chambly a tout de même hébergé quelques personnalités significatives, en particulier quelques patriotes actifs: Guillaume Beaudriau, Pierre Mignault, Hector Kimber. Ses murs ont vu passer Joseph-Octave Dion, et son frère l’artiste photographe, Charles Dion, aussi le futur notaire Alexis Mercille… et bien d’autres.

Hélas, il nous manque des listes annuelles des étudiants de cette vénérable institution. L’illustration du collège de Chambly, provient du fonds Gérard-Morissette. C’est probablement une photographie de Charles Dion, prise entre 1850 et 1860. Le photographe Charles Dion a été “deuxième professeur de français, d’histoire et de belles-lettres au collège de Chambly” en 1847, avant d’ouvrir son studio au 210, rue Notre-Dame en 1859 à Montréal. (L’Aurore des Canadas,7 décembre 1847. L’Ordre 18 janvier 1859).

Le fusain en haut de page représentant le collège, vue d’arrière, est du à Mme Cordélie Demers (1835-1921) de Chambly. Il date d’environ 1900.