Le premier collège de Chambly, 1826-1871 !

 

Paul-Henri Hudon

HISTOIRE – On ne possédait qu’un fusain tracé à la main et dessiné de mémoire par Cordélia Demers (1835-1921) du premier collège de Chambly. Nous disposons maintenant d’une photographie conservée dans les archives québécoises.

Cette institution avait été initiée par le curé Pierre-Marie Mignault dans le courant des fondations de collège qui se répandaient dans le Bas-Canada de l’époque: Collège de Nicolet (1803), collège de Saint-Hyacinthe (1811), de La Pocatière (1827). Ceux de Chambly et de Sainte-Thérèse naissent en 1826. Celui de L’Assomption en 1832.

La maison de Chambly portait la devise latine: “Flumina saepe videt parvis e fontibus orta”. On voit souvent des fleuves surgir d’une humble source. Le bâtiment consistait en un édifice rectangulaire de 115 pieds de façade (d’autres sources indiquent 108 pieds) par 51 pieds de côté. Ses murs de quatre pieds d’épaisseur sur trois étages et un sous-sol pouvaient accueillir 150 personnes. On en trouverait les fondations sous le pavé d’asphalte qui forme le stationnement de la fabrique, juste derrière et en ligne avec l’église Saint-Joseph de Chambly.

La photographie ci-haut nous montre quelques étudiants dans leur uniforme réglementaire (costume bleu boutonnant avec 7 boutons de la ceinture au col, qui est fermé par deux agrafes, comme une soutane) et probablement des instituteurs. On a invoqué des raisons de vétusté pour le démolir en 1871. La pierre d’origine a servi à la construction du deuxième collège (géré longtemps par les Frères de l’Instruction Chrétienne), jusqu’à son incendie le vendredi 12 juin 1965.

L’auteur de la photographie n’est pas connu. Il est possible que ce soit un des étudiants de Chambly et ex-professeurs au collège, Charles Dion. Ce dernier, frère de Joseph-Octave Dion, était en 1847 “deuxième professeur de français, d’histoire et de Belles-lettres au collège de Chambly”. Il a ensuite exercé le métier d’artiste-photographe à Montréal. On estime la date de cette photographie à l’année 1855.

Source: Inventaire des biens culturels, fonds Gérard-Morisset,E6-S8-S51-S180. L’Aurore des Canada, 7 décembre 1847.