Paul-Henri Hudon
HISTOIRE – Les séniors de Chambly se rappelleront avec nostalgie l’existence du commerce Brien et la renommée de son tenancier. Le marchand Adrien Brien dit Durocher (1867-1942) avait épousé Marie-Élia Perron, fille d’Alexandre Perron, meunusier et entrepreneur en bâtiments, le 22 août 1893 à Chambly.
Originaire d’une famille de Mascouche, Adrien Brien décèdera à Chambly, à l’âge de 75 ans, 3 mois, en 1942. Il laisse trois garçons et trois filles. (Le Richelieu, 7 mai 1942). Nous avons pu identifier parmi ses enfants: Alexandre Brien, qui épousera Charlotte Pettigrew, et feront baptiser quatre enfants à Chambly entre 1924 et 1929; Charles-Adrien (1900-1908); Édouard-Denis, baptisé le 12 octobre 1901; Louis-Narcisse, baptisé le 27 juin 1903; Georgiana-Cécile, baptisée le 2 juillet 1905; Marguerite-Thérèse, baptisée le 2 novembre 1910.
Adrien Brien tenait un commerce de marchandises variées au 1574, avenue Bourgogne. Il a géré également le Bureau de Poste de Chambly-Bassin entre 1911 et 1936. Son établissement voisinait, à l’ouest, la résidence de feu le colonel Eusèbe-Hyacinthe Fréchette et, à l’est, celle de Guillaume-Narcisse Ducharme (Voir Le Montérégien, 28 octobre 2020).
Par la suite ce commerce connut diverses vocations. Qui ne se souvient pas du restaurant qu’on avait aménagé dans les années 1980, du nom de “Les Fous de Bassin” ? Une cuisine de choix dans un décor antique. Suite à son abandon, la maison, fermée et les fenêtres placardées, périt dans un incendie vers 2003. Les photographies incluses illustrent bien l’avant et l’après de cet établissement. Le hangar, derrière le commerce, fut récupéré et installé à la Ferme Guyon à Chambly.
Un commis-marchand du nom de Michel-Oscar Perron (1886-1947) s’était initié aux arcanes du commerce dans le magasin d’Adrien Brien. Ayant acquis la maîtrise du négoce, Oscar Perron ouvrira un restaurant à deux pas de la gare de Chambly-Bassin et un autre au fort de Chambly. De plus il vendait des machines agricoles et des équipements de ferme. Bref, il était fort renommé comme postillon ou facteur rural dans les années 40.
Sur une carte postale adressée de Chambly par Mme Brien à Mme Ducharme, sa voisine, datée du 3 décembre 1914, on peut lire: Ma chère Annie, j’ai pensé vous faire plaisir en vous adressant quelques mots d’amitié sur cette carte qui représente si bien votre “cher home”. Comment est votre santé, et M. Ducharme ? Le repos va vous faire un grand bien, j’espère. Ici, la température est maussade. Un vrai temps de novembre. De la pluie très souvent. Le soleil est avare de ses doux rayons. Annette (Ducharme) et Cécile (Brien) sont toujours fidèles amies. Elles s’amusent toutes deux à organiser un concert ces jours-ci. Hum ! Annette vient souvent à la malle ainsi qu’Oscar (Ducharme). Ils sont toujours bien anxieux d’avoir de vos nouvelles. Des saluts à M. Mad. Louis O’Croyer. Moi toujours, votre amie affectionnée, Mde Brien.
Note concernant les Perron: Le révérend Joseph-Alexandre-Stanislas Peron, prêtre demeurant à Saint-Basile, Joseph-Alexandre Perron, frère des Écoles Chrétiennes, demeurant à Saint-Jérome, Marie-Rose-Anna Perron des Soeurs de la Congrégation Notre-Dame à Montréal; et demoiselle Marie-Élia Perron, épouse de Adrien Brien, marchand au Bassin, et demoiselle Dorothée Perrault, fille majeure et célibataire demeurant au Bassin, Les cinq (5) seuls héritiers de feu Alexandre Perron (1837-1898), menuisier, et de Domitilde-Élisabeth Perrault (1834-1896), vendent à Guillaume-Narcisse Ducharme (1851-1929) la terre no 114 à Chambly-Bassin, pour le prix de 1 200$. (Cette vente est faite le 8 décembre1906 devant le notaire Émery-Philippe Bertrand. Enregistrée le 31 décembre1907, Vol B-70, no 34175). Il est probable que le magasin du marchand Adrien Brien ait été construit vers 1873 par Alexandre Perron, beau-père d’Adrien Brien, voisine de la résidence de Guillaume-Narcisse Ducharme.
Sources: Chambly, 1665-1990, Famille Oscar Perron, page 235. Notaire Charles-Gédéon Scheffer, 23 janvier 1869, 29 janvier 1877, 12 août 1897)
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