Paul-Henri Hudon
HISTOIRE – Pierre-Saül Hardy avait acheté du menuisier Jean-Baptiste Courtemanche “le lot no 17-7 borné devant à la rue Bourgogne, borné derrière à Joseph Racicot, d’un côté à Jean-Baptiste Courtemanche, qui possède le reste du terrain, et d’autre côté à une rue qui conduit de la rue Bourgogne aux rapides, avec une maison, une écurie, une remise et d’autres bâtisses, pour la somme de 1 100 $. (Paul-Solyme Bertrand, 21 février 1884).
Saül Hardy (1857-1940) a épousé Marie-Adélaïde Gervais (1854-1929). On leur connait trois fils nommés respectivement, Wilfrid en 1882, Alexandre en 1888 et Alphonse en 1893. On croit les reconnaitre, chapeaux ronds et veston clair, parmi les quatorze figurants sur la photo prise vers 1900, à l’avant-plan, posant devant la clôture du magasin. On le qualifie de marchand général en 1889 (notaire Scheffer, 21 décembre 1889).
Stanislas Meunier (1845-1910) a épousé Marie-Christine Gervais (1848-1897). Il est “fabricant de voitures”, en particulier des corbillards. Son atelier, situé au 2052-2062 avenue Bourgogne près de la rue Charles-Boyer, a été transformé en logements commerciaux. Mais la résidence voisine, 2044, a conservé son cachet d’antan. Sur la photo, à droite, face au phare dans le parc de la Commune, on distingue la résidence de Stanislas Meunier.
Les deux beaux-frères, Saul Hardy et Stanislas Meunier, marchands de la paroisse Saint-Joseph, s’unissaient en société en 1884. Ils s’étaient portés solidaires d’une “obligation de 1 100 $ envers William G. Johnson, de Saint-Mathias”. (Paul-Solyme Bertrand, 14 février 1884).
En 1911, on annonce: “Magasin à vendre à Chambly Canton, l’ancienne place de Pierre-Saül Hardy, avec un hangar (backstore) et un logement privé attenant au magasin, plus une autre maison à deux logis sur le même lot. S’adresser à Élisée Gervais de la maison C. O. Gervais & Frères, à Saint-Jean ” (Le Canada-Français, 30 juin et 4 août 1911).
Situé au 2573, avenue Bourgogne, à l’angle de la rue Napoléon, le magasin de Pierre-Saül Hardy n’a rien perdu en 2020 de son intégrité architecturale, ni de sa contenance comme commerce. Bel édifice à toit mansardé, trois cheminées, ouvertures symétriques. Les constructeurs de cette maison pourraient bien être les frères Courtemanche.
Sources des photos, Archives de la Société d’histoire de la seigneurie de Chambly.