La période nostalgique des bateaux à vapeur sur le Saint-Laurent

Paul-Henri Hudon

HISTOIRE – Les croisières sur le fleuve géant ont fait rêver bien des voyageurs. Mais ces voyages d’agrément n’allaient pas sans risques.

“Ainsi le 28 mai 1872, le remorqueur Phénix halait un train de cageux, du bois de commerce, qu’il conduisait à Québec. Vers 9 heures, il allait aborder le port de Batiscan pour renouveler sa provision de bois de chauffage, lorsqu’il se trouva tout à coup enveloppé de flammes. Un incendie général s’y était déclaré. Une femme, employée à bord comme cuisinière, a péri dans les flammes malgré tous les efforts qu’on fit pour la sauver. Providentiellement, le bateau à vapeur Québec remontait le Saint-Laurent et arrivait au port de Batiscan. Le capitaine Labelle et son équipage rendirent au Phénix tout l’aide possible dans les circonstances”.

“Cet accident rappelle le terrible incendie du vapeur Montréal qui arriva en 1858 au Cap Rouge, pendant que ce vaisseau portait 500 ou 600 passagers dont la moitié a péri soit dans les flammes, soit en se noyant. Le même capitaine Labelle, jeune et à ses débuts, montra en cette circonstance toute l’habileté, le sang froid et le courage d’un marin arracha à la mort un bon nombre de passagers de ce malheureux vaisseau”.

Jean-Baptiste Labelle (1836-1887) deviendra président de la Compagnie de navigation Richelieu & Ontario (Le Sorelois, 18 mai 1888, page 3), ayant à gérer une flotte de 26 bateaux. Il sera même élu député fédéral à la fin de sa vie. .

Source, le Journal de Trois-Rivières, 3 juin 1872, page 2, colonne 4
Le vapeur Québec. Internet.