J-Guillaume Beaudriau, médecin, patriote de Chambly. L’histoire d’une carrière bousculée

Paul-Henri Hudon

HISTOIREGeorges Aubin, prolifique historien québécois, a fait paraître en mai 2019 une publication (Sa quatre-vingtième, je crois ! Quand même !) consacrée à Jacques-Guillaume Beaudriau (1818-1863).

Ce livre fait 123 pages, illustrées et annotées. Sa correspondance, comportant quelque 20 lettres, révèle un Québécois amoureux de son pays cherchant, en exil dans la grande Amérique, une oasis: “Où aller donc ? Au sud, chercher fortune. Me voilà faisant des chimères, bâtissant des châteaux en Espagne.. “(p. 88).

On trouve notre patriote à Albany, New York, à la Nouvelle-Orléans, dans l’État du Mississippi, en Californie.  À cet endroit, avec le Dr Robert Nelson, il puise de l’or parmi les sables des ruisseaux aurifères.

 “Orphelin dès sa petite enfance, Beaudriau a tout de même eu accès à une éducation de qualité à Chambly, à Saint-Hyacinthe et à Montréal. Il a suivi les cours du Dr Robert Nelson, une sommité en médecine et en chirurgie. Beaudriau a participé aux insurrections des patriotes; il a poursuivi de brillantes études de médecine à Woodstock auprès du Dr David Palmer et à Pittsfield (Massachusetts) avec le Dr Henry H. Childs. Il pratiqua son art à Albany, L’Acadie, Montréal et Boucherville. Son amitié avec Amédée Papineau et Ludger Duvernay et les lettres qu’il a écrites à ces deux patriotes, conservées maintenant dans les fonds Papineau et Duvernay, tous ces manuscrits joints à un certain nombre d’actes notariés permettent d’en savoir davantage sur Jacques-Guillaume Beaudriau, patriote, médecin errant“. (Aubin, p. 28).

Georges Aubin

 Jacques-Guillaume Beaudriau dit Graveline est né à Chambly le 24 juillet 1818, fils de Joseph (Jacques) Beaudriau, cabaretier, aubergiste et charpentier, et de Sophie Demers. Devenu orphelin de mère à l’âge de deux ans, il sera élevé au sein de la famille Demers, Ses oncles Joseph, Amable et Guillaume Demers opèrent une brasserie, située aujourd’hui à l’adresse, 210-212, rue Martel.

Ce sont ces Demers à propos desquels le curé de Chambly avait écrit à son évêque: “Les choses sont à un tel point qu’il est temps d’abattre ces esprits inquiets qui me tourmentent, ainsi que les paisibles citoyens de Chambly. Ces hommes sont le notaire Boileau, le docteur Kimber et trois Demers, lesquels voudraient tout conduire à leur guise. Si je voyais dans ces individus des moeurs et de la religion, je craindrais, mais ils manquent des unes ou de l’autre… ” (ADSJQ, Lettre de Pierre-Marie MIgnault à Monseigneur, Chambly, 12 février 1834, pièce 1A-109).

En 1838, Beaudriau est le plus jeune patriote de la région, vingt ans. Il écrit: “Jamais je n’abandonnerai cette cause sacrée...” (Aubin, page 40). Jacques-Guillaume Beaudriau décèdera, célibataire, à l’Hôtel-Dieu de Montréal le 3 octobre 1863.

On peut se procurer l’oeuvre de Georges Aubin à l’adresse: ablhisto@videotron.ca

Illustrations: Page couverture du livre de Georges Aubin. Photographie de l’auteur.