Gels en novembre. Redoux en janvier. Neige et froidure en février

 

Paul-Henri Hudon

HISTOIRE – Tous les lecteurs ont pu constater les fréquents sursauts de notre température canadienne durant la blanche saison. Il n’est pas rare de constater des écarts de 30 degrés, en moins de quelques heures. Il y a eu des gels et des dégels accompagnés de pluie dans une saison alors que la régularité devrait être la norme. Ainsi:

“Le premier novembre 1793, la glace st solide sur le bassin. J’ai vu patiner un officier de la garnison”. Mais, poursuit le chroniqueur René Boileau, “le 27 décembre 1794, jour de la troisième (sic) fête de Noël, j’ai été avec le capitaine Lamoureux, en canot, à la Pointe Olivier. Le bassin était aussi libre qu’en été “. (Notes de René Boileau dans Zouaviana)

Un redoux: À Saint-Jean, en janvier 1874, les pêcheurs s’en donnent à cœur joie. On prend le doré, le brochet et le maskinongé en grande quantité dans la rivière Richelieu et ses tributaires. Nombre de cultivateurs se sont donné le luxe la semaine dernière de faire des labours de janvier. (La Minerve, 15 janvier 1874).

Trop de neige. “En février 1861, grâce (sic) à l’extraordinaire abondance de la neige, les malles nous arrivent avec une extrême irrégularité. Les malles de Montréal viennent à Saint-Jean par le chemin de fer. Or, plusieurs fois, cet hiver, les convois n’ont pu bouger et n’ont eu autre chose à faire que de s’escrimer inutilement contre des bancs de neige.

Plusieurs fois aussi, les convois avec la malle n’ont été retenus qu’à une petite distance, d’où les passagers pouvaient eux-mêmes venir facilement et sont en effet venue à Saint-Jean dans des traineaux ou sleighs. Et cependant, tout de temps, la malle grelottait (sic) dans un ” baggage car”, tandis que nous attendions de longues journées les journaux et les lettres de Montréal, de l’avant-veille. Il était pourtant aussi facile de transporter de suite la malle en voiture ordinaire que les passagers. Le bureau de poste de Saint-Jean est un bureau de “distribution”, d’où les malles sont expédiées à un grand nombre d’endroits, et ces retards sont grandement préjudiciables… (Le Franco-Canadien, 8 février 1861).

Il faut remarquer que l’expression régionale québécoise, “il va y avoir un doux temps”, est en voie de disparition, remplacée par le “redoux”.

Références Archives de la Société d’histoire de la seigneurie de Chambly

Illustration du haut de page: Dégager la voie ferrée. Archives de la Société d’histoire de la seigneurie de Monnoir, Photo DSC 7460. La voie ferrée pour les trains électriques en direction de Marieville vers 1910-1920.

Illustration ci-haut: Canadian Illustrated News, 27 décembre 1873, page 409.