Fédérales 2021: le chef du Bloc se prononce sur laïcité de l’État et la langue de travail

FÉDÉRALES 2021 – Toujours en tournée à travers le Québec, le chef du Bloc Québécois Yves-François Blanchet marquera une pause demain en vue du « face-à-face » des chefs, qui sera présenté demain soir  à compter de 20 h, en simultané à TVA, LCN, QUB radio et leurs plateformes numériques.

Hier, à Sherbrooke, le point de presse du chef du Bloc a porté sur la laïcité de l’État. Ce dernier s’est engagé à faire la promotion de la laïcité de l’État et à talonner les chefs de partis fédéraux pour qu’ils s’engagent à ne pas contester la loi 21 du Québec, ni directement ni indirectement.

« La laïcité de l’État fait partie des valeurs de la société québécoise, au même titre que l’égalité entre les femmes et les hommes, le français comme langue commune et officielle, la démocratie, l’État de droit ou la diversité culturelle. C’est une valeur progressiste qui non seulement permet la neutralité religieuse de l’État, seule façon de protéger la diversité et la liberté, mais aussi ses autres pierres d’assise, dans le respect des convictions de chaque citoyen et citoyenne. Les Canadiens comprennent mal la laïcité, mais ils ont le devoir de comprendre que c’est un choix relevant exclusivement de la nation québécoise, un produit de son histoire singulière sur le continent », a déclaré M. Blanchet.

En Français  S.V.P. !

Au sujet du français comme langue du travail partout au Québec, Yves-François Blanchet mentionne qu’il agira pour que la Charte de la langue française s’applique aux entreprises et institutions sous juridiction fédérale, comme l’exigent unanimement l’Assemblée nationale du Québec, tous les anciens premiers ministres du Québec ainsi que le gouvernement du Québec dans son projet de loi 96. M. Blanchet dénonce la volonté d’Ottawa de nuire aux efforts du Québec dans sa réforme de la Loi sur les langues officielles et demande aux chefs de parti de s’engager à ne pas entraver l’application de la Charte de la langue française.

« Le gouvernement du Québec a déposé le projet de loi 96 qui réitère son intention d’appliquer la Charte de la langue française aux entreprises de compétence fédérale afin que notre seule langue commune et officielle soit la langue du travail partout sur notre territoire. Pour seule réponse, Ottawa a déposé une réforme de sa Loi sur les langues officielles qui ne protège pas le français, mais bien le bilinguisme, et qui remplace l’application de la Charte de la langue française par des mesures qui assurent la progression de l’anglais au travail. Le Bloc Québécois exige donc que la réforme de la Loi sur les langues officielles se concentre sur les besoins des francophones de l’extérieur du Québec et les Acadiens, et renonce à nuire à la juridiction légitime du Québec en matière linguistique. En matière de langue comme en matière de laïcité, le Québec adoptera et appliquera ses propres lois. Chacun des chefs doit s’engager à ne pas entraver l’application de la Charte de la langue française au Québec, ou subir à la réaction des Québécois à leur mépris », a déclaré M. Blanchet.

Le Bloc Québécois déposera également un projet de loi officialisant au fédéral la soumission des entreprises au Québec à la Charte québécoise en rappelant que le 24 novembre dernier, l’Assemblée nationale du Québec a unanimement exigé l’application de la Charte de la langue française aux entreprises de compétence fédérale dans une motion appuyée par tous les premiers ministres de l’histoire récente du Québec.

Le débat reprendra cet automne à l’Assemblée nationale sur le projet de loi 96, qui réitère cette intention du Québec. Le projet de loi 96 sera bien sûr amélioré par les élus de l’Assemblée nationale, et ce processus exclut expressément toute ingérence du fédéral. En parallèle, le gouvernement Trudeau a déposé le projet de loi C-32, réformant la Loi sur les langues officielles. Le Bloc reproche à C-32 d’instaurer légalement que l’adhésion des entreprises à la Charte de la langue française se fait purement sur une base volontaire. Ce faisant, la loi fédérale C-32 se superpose, affronte et annule les éventuels effets la loi 96 du Québec parce que la constitution du Canada établit que la loi fédérale aura préséance.

« La réforme libérale de la Loi sur les langues officielles empêcherait le Québec d’agir. Ce n’est pas un progrès pour le Québec et le français, mais bien un recul majeur en matière de promotion du français comme langue du travail », a dénoncé M. Blanchet. « Je tiens à assurer les Franco-Canadiens et les Acadiens que le Bloc Québécois sera leur meilleur allié et leur voix au sein du parlement canadien pour réformer la Loi sur les langues officielles de manière à leur garantir les services en français qu’ils méritent et protéger leur droit de vivre, étudier et travailler en français. Il est toutefois hors de question de laisser le fédéral remplacer l’État québécois et annuler les efforts du Québec pour promouvoir et protéger le français chez nous, au Québec. Parce que le français est la langue qui fait de nous des Québécois », a conclu M. Blanchet.

 

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